Taïwan : La Chine ne fera « aucune concession » et fustige les Occidentaux.


La Chine ne fera « aucune concession » et fustige les Occidentaux.

Publié le 23.4.2023


Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a souligné, ce vendredi 21 avril, que la Chine ne fera « aucune concession » sur Taïwan et fustigé les « absurdes » critiques occidentales qui pourraient avoir de « dangereuses conséquences ».

Les deux rives du détroit de Taïwan appartiennent à Pékin : Le ministre chinois des Affaires étrangères
Qin Gang réitère la revendication de Pékin sur la démocratie autogérée et nie que le pays tente de modifier le statu quo.

La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. L’armée chinoise a organisé plus tôt en avril des manœuvres de trois jours autour de l’île en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

L’Union européenne, les Etats-Unis ou encore le G7 ont dans la foulée mis en garde Pékin et l’ont exhorté à maintenir le statu quo dans le détroit de Taïwan, qui sépare le territoire insulaire de la Chine continentale.

« Piétiner la souveraineté chinoise »

« Nous entendons souvent des propos étranges, prétendant que la Chine défie l’ordre international fondé sur des règles, tente de modifier unilatéralement le statu quo dans le détroit de Taïwan par la force ou la coercition », a déclaré vendredi Qin Gang, cité par l’AFP.

« Cette logique est absurde et ses conséquences dangereuses », a-t-il affirmé lors d’un forum diplomatique organisé à Shanghai, fustigeant une « définition » du statu quo par les Occidentaux qui revient à « piétiner la souveraineté chinoise ».

« Nous ne ferons aucune concession à ceux qui tentent de mettre à mal la souveraineté et la sécurité de la Chine. Quiconque jouera avec le feu sur la question de Taïwan finira par se brûler », a souligné Qin Gang.

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement à l’œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale.

Dans un entretien au quotidien économique français Les Echos début avril, le président français Emmanuel Macron avait exhorté l’Europe à ne pas « être suiviste » des Etats-Unis ou de la Chine sur la question de Taïwan.

« Nous ne voulons pas entrer dans une logique de bloc à bloc », avait-il déclaré dans une apparente référence à Washington. Ses propos avaient été critiqués des deux côtés de l’Atlantique par des représentants politiques qui y voyaient une critique de l’allié traditionnel américain.


La Chine à Baerbock : “Nous n’avons pas besoin de professeurs occidentaux”

  • Pour autant que l’on puisse en juger, le voyage de Mme Baerbock à Pékin n’a été qu’un succès modéré. On ne sait pas exactement de ce à quoi la ministre fédérale allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue chinois Qin Gang ont discuté au cours de leur entretien de deux heures.
  • Lors d’une conférence de presse commune à l’issue de la réunion, les deux ministres ont présenté leurs positions. Qin Gang a déclaré que l’Allemagne et la Chine étaient connues pour leur façon rationnelle de résoudre les problèmes.
  • “Les deux pays ont eu de grands philosophes et sages dans leur histoire: en Chine, Confucius et Lao Tseu, et en Allemagne, Kant et Hegel. Les périodes turbulentes exigent des deux pays, de leurs diplomates et de leurs hommes d’État qu’ils fassent preuve de rationalité et de sang-froid”.
  • Annalena Baerbock s’est déclarée préoccupée par le fait que le champ d’action de la société civile et des droits de l’homme en Chine se rétrécissait.

Qin Gang a indiqué :

  • “Ce dont la Chine a le moins besoin, c’est d’un professeur occidental. Chaque État a sa propre situation et ses propres particularités culturelles et historiques. En matière de droits de l’homme, “il n’existe pas de normes uniformes dans le monde”.

Annalena Baerbock a répliqué qu’il existe, au contraire, des normes uniformes en matière de droits de l’homme dans le monde en rappelant la Charte des Nations unies et la Convention des Nations unies sur les droits de l’homme.

Elles contiennent des droits de l’homme universels que tous les membres des Nations unies sont tenus de respecter.

Le quotidien gouvernemental «Global Times» va toutefois plus loin et laisse sous-entendre que Annalena Baerbock pourrait apprendre beaucoup de choses lors de son voyage en Chine.

De quel respect des droits de l’homme Mme Baerbock a-t-elle parlé ?