D-Trump met fin au statut spécial de la place financière
Le couperet est tombé. Des menaces, le président américain est passé à l’action. Ce mardi 14 juillet, Donald Trump a annoncé qu’il mettait fin au régime économique préférentiel accordé jusqu’ici par les Etats-Unis à Hong-Kong. Il a également déclaré avoir signé dans la foulée une loi prévoyant des sanctions vis-à-vis de la Chine. Une réponse à l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale. Le texte, qui entend réprimer le “séparatisme”, le “terrorisme”, la “subversion” et la “collusion avec des forces extérieures et étrangères”, vise notamment àramener une certaine stabilité après les manifestations historiques contre le pouvoir central de 2019. A Hong-Kong, beaucoup craignent alors que cette nouvelle loi ne serve qu’à museler toute dissidence et enterrer pour de bon la semi-autonomie et les libertés dont jouissent les habitants de l’île.
Des sanctions pour atteinte aux libertés
“Aujourd’hui, j’ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hong-Kong“, a indiqué Donald Trump lors d’ne conférence de presse, alors qu’il menaçait depuis plusieurs semaines d’établir de nouvelles sanctions. “Hong-Kong sera traité comme la Chine: pas de privilège spécial, pas de traitement économique spécial et pas d’exportations de technologies sensibles“, a-t-il ajouté, signifiant par ailleurs n’avoir aucune intention de rencontrer le président chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions. La loi sur l’Autonomie de Hong-Kong, approuvée à l’unanimité par le Congrès américain fin juin, vise notamment à déclencher obligatoirement des sanctions contre les responsables chinois mais aussi la police, ou tout individu identifié comme oeuvrant à la restriction des libertés. Cette loi “donne à mon administration de nouveaux outils puissants pour faire rendre des comptes aux individus et aux entités impliqués dans la répression des libertés à Hong Kong“, a-t-il souligné. Autre point notable et décisif, la loi américaine pénalise les banques qui, par leurs financements, contribueraient à l’érosion de l’autonomie de Hong Kong.
Donald Trump a également estimé que le contrôle exercé par Pékin sur Hong Kong marquait la fin de la puissance économique de l’ex-colonie britannique. “Nous avons perdu un concurrent très sérieux“, a-t-il ajouté. Il a aussi prédit une fuite des cerveaux. “Leur liberté leur a été retirée (…), beaucoup de gens vont partir“, a-t-il affirmé. Mais le décret présidentiel pourrait avoir davantage d’impact sur la population de l’île, notamment d’un point de vue économique, que sur le gouvernement de Pékin.
En conséquence de cette loi chinoise sur la sécurité nationale, le New York Times a annoncé, ce mercredi 15 juillet, déplacer d’ici peu son siège régional de Hong-Kong à Séoul, en Corée du Sud. “La loi radicale sur la sécurité nationale à Hong-Kong a entraîné beaucoup d’incertitudes quant aux conséquences qu’auront les nouvelles règles sur notre activité journalistiques”, a écrit la direction du journal dans un courriel adressé au personnel, selon une information publiée sur le site du quotidien américain.
La Chine dénonce une ingérence
Par la voix de son ministère des Affaires étrangères, Pékin n’a pas tardé à réagir et à condamner “fermement” l’initiative américaine. “Il s’agit d’une ingérence flagrante dans les affaires de Hong-Kong et les affaires intérieures de la Chine“, dénonce-t-il dans un communiqué ce mercredi 15 juillet. Et de prévenir : “Afin de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités américaines concernées.
Cette nouvelle passe d’armes entre les deux puissances économiques intervient alors que les Etats-Unis multiplient les pressions à l’égard de la Chine depuis plusieurs jours. Pas plus tard que lundi 13 juillet, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait prévenu que les Etats-Unis considéraient les revendications territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale comme “illégales“. Une position sur les différends territoriaux que les Etats-Unis s’abstenaient jusqu’ici de prendre. La semaine dernière, les Etats-Unis avaient également annoncé refuser des visas à trois hauts responsables chinois accusés d’avoir orchestré la répression contre des musulmans ouïghours.
Source : M-Marianne
Source Vidéos : Euronews