
CAE Aviation et les Vols de Renseignement Confidentiels au Service de la France
Publié le 23.9.2023
Basée dans l’Allier et au Luxembourg, CAE Aviation réalise des vols de renseignement confidentiels pour la DGSE Française et la DRM Française.

Sa force : louer aux services des avions dotés des capteurs les plus performants. Jusqu’à rendre l’armée française et les services de renseignement français dépendants ?
Le groupe Cavok, filiale française de l’industriel luxembourgeois CAE Aviation, réalise la maintenance et les modifications techniques d’avions un peu particuliers. Équipés de capteurs de pointe (radars, intercepteurs de communications), ces appareils à hélices réalisent des missions de surveillance hautement confidentielles au profit de la DGSE, de la Direction du renseignement militaire (DRM) et des armées, qui les louent à l’heure de vol.
CAE, c’est l’un des secrets les mieux gardés du microcosme militaire français. Créé en 1971 par un pilote collectionneur d’art, Bernard Zeler, le groupe est, à l’origine, spécialisé dans les pièces détachées et le fret aérien. Dans les années 1980-1990, la PME se diversifie vers le segment de la surveillance aérienne. Elle décroche un premier gros marché en France au début des années 2010, en louant un avion Merlin à la DGSE. “On s’est rendu compte que cette société était capable de répondre très vite à nos besoins, en fournissant des avions avec des capteurs à l’état de l’art, beaucoup plus rapidement qu’avec des contrats d’acquisition classiques”, raconte Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, à l’origine du contrat.
CAE dispose d’une flotte impressionnante de 30 appareils
Selon des sources françaises, un prototype de l’avion de reconnaissance Falcon 8X Archange destiné à l’armée de l’air française est actuellement testé sur la 125e base aérienne d’Istres, dans le sud de la France.

L’Archange est en phase d’essais en vol et sa cellule a été équipée du système CUGE de Thales, ce qui semble indiquer une avancée du programme. Cependant, il est considéré que
les nouveaux blocs développés par Thales nécessaires à l’achèvement des équipements sont encore en phase d’essais au sol et n’ont pas encore été intégrés dans la cellule.
L’échéance de 2028 pour la livraison de l’avion pourrait être contrariée par de nouveaux éléments concernant la collecte de renseignements liés au conflit ukrainien. Le renseignement militaire français DRM attend avec impatience l’aboutissement du projet Archange pour renforcer sa reconnaissance aérienne. Depuis le retrait des avions de reconnaissance, de surveillance et de reconnaissance C-160 Transall Gabriel en 2022, les opérations de collecte de renseignements aux frontières de la Russie sont devenues de plus en plus complexes.
Plusieurs pistes sont actuellement explorées pour trouver une solution temporaire, allant du recours aux services de la société luxembourgeoise CAE Aviation, spécialisée dans ce type de prestations avec l’avion Saab 340B, à l’achat éventuel d’un avion de l’armée de l’air grecque.
Le Vador, autre avion de reconnaissance français, ne peut pallier ce manque, car les capacités de son complexe sont limitées, et son niveau d’entretien est également faible. Il est peu probable que la situation s’améliore.
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