Somalie : Au moins 100 personnes ont été tuées et environ 300 blessées dans l’explosion d’une bombe près du ministère de l’Éducation nationale à Mogadiscio.


Au moins 100 personnes ont été tuées et environ 300 blessées dans l’explosion d’une bombe près du ministère de l’Éducation nationale à Mogadiscio.

Publié le 30.10.2022


Mogadiscio, double attentat à la voiture piégée dans la capitale somalienne. Un premier bilan fait état de 9 morts.

rfI nous rapporte qu’en Somalie, une nouvelle attaque meurtrière a frappé Mogadiscio samedi 28 octobre. Selon un dernier bilan officiel donné par le président Hassan Cheikh Mohamoud, au moins 100 personnes, dont des femmes et des enfants, mais aussi un jeune journaliste local, ont été tuées dans un double attentat à la voiture piégée sur une avenue très fréquentée de la capitale. 300 autres ont été également blessés dans l’attaque attribuée, une fois de plus, au groupe jihadiste des shebabs.

C’est le mode opératoire habituel des shebabs : d’abord une voiture chargée d’explosifs qui ouvre la voie et fait les premiers dégâts, puis une deuxième qui explose au même endroit quelques minutes plus tard. C’est ce qu’ont raconté une fois de plus les témoins du double attentat de ce samedi, qui s’est produit à l’entrée et le long d’un mur longeant le ministère de l’Éducation, dans la zone appelée « K5 » à Mogadiscio, ou le carrefour « Zobé ».

« Des terroristes impitoyables ont tué des mères. Certaines d’entre elles sont mortes avec leurs enfants piégés sur le dos », a indiqué auparavant Sadik Dudishe, porte-parole de la police somalienne lors d’un point de presse, ajoutant que les assaillants avaient ciblé « des étudiants et d’autres civils ».

Un des véhicules rempli d’explosifs est parvenu à pénétrer dans l’enceinte du ministère, déclenchant des tirs, a indiqué un autre policier Ibrahim Mohamed. « Quelques minutes plus tard, une autre explosion s’est produite dans la même zone », a-t-il ajouté.

Selon un témoin, Abdirahman Ise, il y avait beaucoup de monde sur la route longeant le ministère au moment de la première explosion.

C’est là qu’en octobre 2017, les shebabs avaient commis l’attentat le plus meurtrier jamais commis en Afrique, en tuant avec un camion piégé plus de 500 civils. Une plaque commémorative avait été placée à cet endroit, pour saluer la mémoire des victimes de cet attentat qui a durablement traumatisé la Somalie.

Cette attaque survient après plusieurs mois de « guerre totale » décrétée par le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud contre le groupe jihadiste. Une « guerre totale » militaire, mais aussi économique, locale et spirituelle, le nouveau gouvernement s’efforçant de couper les shebabs de leurs ressources financières, mais aussi de leurs affiliations claniques dans les campagnes, et de leurs arguments religieux, en obtenant, par exemple aujourd’hui même, lors d’une conférence, le soutien public de personnalités islamiques respectées.