Q INFOS – Fête de la musique : une bouteille vide et puis espère…


Fête de la musique : une bouteille vide et puis espère…

Publié le 22.6.2021 par Axel Messaire, pour FranceSoir


CHRONIQUE – Si parfois la musique est bonne, parfois elle sonne, et parfois elle assomme. Hier, alors que chacun espérait une fête de la musique aussi joyeuse que libératrice, certains n’ont pas eu droit à ce privilège. Aussi, pendant qu’Emmanuel Macron serrait la pince de Justin Bieber tout en décorant Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone de la Légion d’honneur, la jeunesse de France passait sa soirée entre cris de détresse et courses-poursuites délirantes. Espérons que la chanson de Balavoine n’était pas prémonition, et que ce SOS ne partira pas dans les airs.

Emmanuel Macron, le tableau à double face

Difficile de croire que l’écart entre l’élite et le peuple puisse être à ce point désarmant. Pourtant, l’épisode de Roland-Garros nous laissait déjà présager une sortie de crise inégalitaire. Alors que l’on chantait les louanges du président pour avoir autorisé la levée du couvre-feu, entre deux verres de champagnes sur le court Philippe-Chatrier, les jeunes se faisaient expulser de l’esplanade des Invalides à 23h précises. Deux salles, deux ambiances. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron nous confirme bien qu’il n’a plus les pieds sur terre et que du reste, il n’en a que faire. Mais à quoi joue notre cher président ?

Il y a un mois de cela, il se pavanait dans les jardins de l’Élysée avec McFly et Carlito pour aller y retrouver le groupe nouvellement célèbre Ultra Vomit. Une opération de communication délirante qui déjà, laissait de marbre une jeunesse partagée entre la sincérité et le foutage de gueule. Hier, Emmanuel Macron a fait d’une pierre deux coups ; il confirmait son goût incontesté pour l’électro en animant le palais de l’Élysée avec la musique de M. Jarre, tout en assurant son soutien indéfectible à la jeunesse, fière d’être représentée cette fois-ci, par le chanteur Bieber.

Jeunesse qui pourtant, ne s’était pas montrée digne d’un tel président, s’étant royalement abstenue d’aller voter le dimanche de la fête des pères (87 % pour les 18-24 ans et 81 % pour les 25-34 ans). Aussi, ces jeunes irresponsables ont été privés de fête de la musique, alors même que le couvre-feu venait d’être officiellement levé. Malheureusement, comme beaucoup d’autres, ils ont dû oublier que les rassemblements de plus de dix personnes restaient prohibés. Punition ou nouvelle passion, le saura-t-on ? Comble de l’ironie, les forces de l’ordre s’étaient pourtant elles-même entraînées à monter le son quelques jours plus tôt :

De leur côté, ceux qui avaient choisi les Tuileries pour l’événement, n’ont pas connu meilleur quart d’heure. Ce n’était pas pour danser, mais pour courir qu’ils se sont servi de leurs petits pieds…

Quant à la place de la République, la fête battait son plein:

Quel est le programme ?

Cette nouvelle politique punitive et coercitive incitera-t-elle les Français à aller voter en confiance l’année prochaine ? Rien n’est moins sûr. Alors que les dates de l’élection présidentielle viennent d’être annoncées pour les 10 et 24 avril 2022, soit au beau milieu de la cinquième vague pandémique, pas d’inquiétude à avoir, nous serons probablement tous reconfinés…


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