Q INFOS – Le cas de Facebook s’aggrave, menacé maintenant sur ses propres revenus

Mark Zuckerberg Facebook

Durant la semaine, des annonceurs comme Coca-Cola et Unilever ont décidé d’arrêter de dépenser en publicité sur Facebook.

À l’approche des élections américaines de novembre, le ton monte au sujet des réseaux sociaux. Le scandale Cambridge Analytica révélé en 2018 est toujours dans les mémoires, et les mouvements antiracisme actuels ont accru un besoin formel de transparence des médias sociaux. Après s’être mis sur le dos une grande partie de ses employés, la semaine dernière, Facebook a connu un mouvement contestataire chez ses annonceurs.

Unilever, Coca-Cola, Honda, Verizon et plus de 120 autres entreprises ont pris part à un boycott. Ces 30 prochains jours, ils ne dépenseront plus en espace publicitaire sur le réseau social de Mark Zuckerberg, en signe de protestation pour une meilleure transparence de la plateforme ainsi qu’un meilleur contrôle sur les contenus haineux laissés en ligne.

L’histoire n’est pas sans lien avec la position du fondateur de Facebook, qui en mai dernier avait décidé de rester en retrait sur la question des publications du président Donald Trump, censuré par Twitter et pénalisé par Snapchat. Cette période avait renouvelé la perte de la confiance des utilisateurs et des employés sur le réseau social. Un problème déjà conséquent, mais qui n’est rien face à un différend avec des annonceurs.

Toucher la corde sensible

Facebook tire ses revenus en grande partie de la publicité, et une expérience comme celle-ci pourrait avoir de lourdes conséquences. Pour l’heure, le groupe – qui possède également Instagram – ne se montre pas craintif. Il faut dire que l’entreprise engrange des milliards de dollars de revenus et qu’à l’inverse de ce que l’on pourrait croire, ces revenus sont en grande partie issus de petites entreprises souhaitant s’offrir un peu de visibilité.

Le mouvement contestataire durera un mois selon les actuels commentaires des entreprises ayant décidé de le rejoindre. « La société Coca-Cola suspendra la publicité payante sur toutes les plateformes de médias sociaux dans le monde pendant au moins 30 jours. Nous prendrons ce temps pour réévaluer nos politiques publicitaires afin de déterminer si des révisions sont nécessaires. Nous attendons également une plus grande responsabilité et transparence de la part de nos partenaires des médias sociaux. »

Facebook prend des mesures

Vendredi, Facebook a réagi à ces différentes annonces et bien qu’il n’en commente pas les potentielles conséquences en recette, la firme californienne tenait à se défendre par l’intermédiaire des mesures réalisées en comparaison avec les autres plateformes sociales. « Les investissements que nous avons faits dans l’IA signifient que nous trouvons près de 90% des discours de haine que nous prenons avant que les utilisateurs nous les signalent, tandis qu’un récent rapport de l’UE a révélé que Facebook a évalué plus de rapports de discours de haine en 24 heures que Twitter et YouTube », déclarait un porte-parole dans un communiqué.

Preuve que le sujet soit pris au sérieux et que Facebook soit touché sur sa corde sensible, il a décidé de renforcer sa régulation des publicités incitant à la haine, et de permettre de mieux signaler les messages publiés qui iraient à l’encontre de sa politique. Cette modération plus stricte fait écho à la suppression par la plateforme de plusieurs publicités pour la campagne présidentielle de Donald Trump. Le 18 juin, Facebook a fait un pas vers la position du cofondateur de Twitter Jack Dorsey, en censurant des messages jugés haineux.


Source: Presse citron