France : Le Drian préconise une « troisième voix » au Liban et laisse planer la menace des sanctions


Le Drian préconise une « troisième voix » au Liban et laisse planer la menace des sanctions

Publié le 29.9.2023


Dans une interview fleuve accordée au quotidien libanais L’Orient-Le Jour et publiée le 26 septembre, l’envoyé spécial de l’Élysée au Liban, Jean-Yves Le Drian, a passé en revue les défis du pays du Cèdre.

Alors que l’ancien chef de la diplomatie française s’est rendu à trois reprises au Liban depuis la prise de ses nouvelles fonctions, il constate à demi-mot l’échec patent de l’initiative française.

« C’est une mission de médiation qui vise à faire en sorte que les acteurs trouvent une solution », déclare-t-il au journal libanais.

Or, depuis qu’Emmanuel Macron s’est investi dans le dossier libanais, aucune solution concrète n’a été trouvée.

Il juge notamment que les responsables libanais sont dans une forme de « déni » et ce, alors que la situation « se dégrade ».

Pour information Ci-dessous : “J’AI UN PETIT CADEAU DU LIBAN POUR VOUS”

L’ancien ministre autrichien des Affaires étrangères Kneissl offre un cadeau au porte-parole du Kremlin, M. Peskov, alors qu’ils se rencontrent chaleureusement au Forum économique oriental. Kneissl vit désormais en exil au Liban après avoir été SANCTIONNÉ par l’UE et avoir reçu des menaces de mort en raison de ses “liens avec la Russie”. Il affirme qu’il y a beaucoup plus de liberté dans la jungle que dans le jardin de Borrell.

Prochaine étape pour Paris : les sanctions ?

Le diplomate français insiste sur le fait que Paris est en accord avec les autres partenaires du quintette, à savoir les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et l’Arabie saoudite, pour trouver une issue à la crise politico-économique au Liban.

« Les cinq se parlent tout le temps et sont en phase », insiste-t-il.

Face aux nombreux blocages électoraux lors des innombrables séances parlementaires, Jean-Yves Le Drian préconise une « troisième voix » pour sortir du manichéisme libanais.

En effet, depuis plusieurs mois, deux candidats attirent l’attention : Sleiman Frangié, soutenu par le tandem Amal-Hezbollah et proche ami de Bachar al-Assad et Jihad Azour, ancien membre du FMI considéré comme candidat de l’Occident.

À ce titre, l’envoyé spécial au Liban envisage de réunir les différents partis pour qu’ils mettent sur la table leurs nombreux désaccords.

En cas d’énième échec, les responsables libanais « vont être mis au ban de la communauté internationale », estime Jean-Yves Le Drian, avant d’ajouter : « Plus personne ne voudra les voir. »

Mais lorsque le média libanais évoque la possibilité de sanctions françaises, Jean-Yves Le Drian reste assez évasif.

En cas d’échec des consultations, « ils devront assumer les conséquences de leur irresponsabilité. Je pense que chacun comprendra ce que cela veut dire », se borne-t-il à répondre.