Chine : Rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la médiation chinoise consolide le déclin de l’hégémonie américaine.


Rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la médiation chinoise consolide le déclin de l’hégémonie américaine.

Pendant ce temps-là…

Publié le 11.3.2023


Le réchuaffement des relations entre Riyad et Téhéran ont suscité plusieurs réactions et lectures, soulignant la puissance de la diplomatie chinoise en contrepartie du déclin de l’hégémonie américaine dans la région du Moyen-Orient.

Plusieurs avis et analyses, d’universitaires et de chercheurs, ont commenté la nouvelle entente intervenue ce Vendredi entre l’Arabie saoudite et l’Iran, à la reprise du dialogue et des relations diplomatiques entre eux, et sur l’annonce de la réouverture des ambassades entre les deux pays, dans un délai deux mois.

« L’Iran et l’Arabie saoudite ont convenu de rétablir les relations diplomatiques après des pourparlers à Pékin », a déclaré Ashok Swain, professeur de recherche sur la paix et les conflits à l’université suédoise d’Uppsala », ajoutant sur son compte Twitter, que « l’hégémonie américaine dans la politique du Moyen-Orient a officiellement pris fin avce cette entente mais encore, la Chine a prouvé sa capacité diplomatique ».

Jason Brodsky, directeur de la politique chez United Against Nuclear Iran, a déclaré que « si cet accord est pleinement mis en œuvre, un accord que la Chine a négocié entre l’Iran et l’Arabie saoudite, il coutera cher aux intérêts américains et montrera aux USA le prix de traiter leurs partenaires comme leurs adversaires ».

Le correspondant des affaires de sécurité et de défense du réseau d’information indien Wion news, Siddhant Sibal, a indiqué que « l’Iran et l’Arabie saoudite rétablissaient leurs relations dans le cadre d’un accord négocié par la Chine », soulignant que « cet accord modifie la géopolitique de l’Asie occidentale » et hisse la Chine au rang d’acteur important dans la région. »

Le chercheur et analyste du »Besa Center israélien, Irfan Fard, a souligné que « la reprise des relations diplomatiques par les deux grands rivaux, l’Iran et l’Arabie saoudite, après la médiation chinoise, et après des années de tension, signifie qu’un un changement régional majeur est en cours au Moyen-Orient ».

Pour sa part, Michael Doran, directeur du Centre pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient à l’Institut américain Hudson, a affirmé : « En négociant cet accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite, la Chine a arraché le trône des États-Unis en tant que seul puissance stratégique dans le Golfe ».

Doran a noté que « c’est le résultat logique du réarrangement que l’ancien président américain Barack Obama a entaméenvers l’Iran mais que l’ancien président américain Donald Trump a mis un terme, sans l’anéantir complètement ».

Anil Schlin, chercheur au Quincy Institute for Middle Eastern Studies, s’est concentré sur la médiation de la Chine dans l’accord, soulignant qu’elle est très importante.

Il a souligné que « cette médiation illustre le rôle que Pékin peut jouer dans la promotion d’un Moyen-Orient caractéristisé davantage par la coopération et le commerce, et dans une moindre mesure par les conflits et les ventes d’armes, comme c’était le cas avec l’hégémonie américaine sur celui-ci ».

Shlain a ajouté que « la Chine offre une vision alternative à la concurrence dans la région et que les États-Unis devraient œuvrer pour promouvoir la paix et la prospérité des peuples, pas seulement vendre des armes et fournir une assistance en matière de sécurité aux dirigeants tyranniques et à leurs armées ».

Écrivain et chercheur politique, et maître de conférences à la School of International and Public Affairs, affiliée à l’université de Columbia, Ian Bremer, a classé « les plus grandes percées diplomatiques au Moyen-Orient » au cours de la dernière décennie. Il a souligné que « le premier d’entre eux était l’accord sur le nucléaire iranien en 2013, sous l’ère Obama, puis les accords d’Abraham sous l’ère Trump en 2020, suivis du retour des relations saoudo-iraniennes, médiatisé par le président chinois, cette année ».