Europe : L’effondrement de l’UE, une conséquence inévitable, Krutakov sur la crise en Europe.

L’effondrement de l’UE, une conséquence inévitable, Krutakov sur la crise en Europe.

Leonid Krutakov : « Lorsque l’illusion en Ukraine sera brisée, tout s’effondrera ». Par exemple, en 2020, le niveau de la dette publique par rapport au PIB atteindra 100,5 % au Royaume-Uni, et 116 % en France. M. Krutakov a précisé qu’une façon de réviser ou d’effacer la dette intérieure est une révolution qui permettrait une déclaration de force majeure.

Publié le 8.10.2022

L’éclatement de l’Union européenne est une conséquence inévitable, a déclaré Leonid Krutakov, professeur associé à l’Université financière relevant du gouvernement de la Fédération de Russie. Comme l’a noté le politologue dans une conversation avec Baltnews, nous pouvons déjà observer comment les pays de l’UE sont déchirés entre les accords et les intérêts nationaux.

« Nous pouvons le voir à la fois dans le cas de la démission de Johnson et avec cette interview d’Olaf Scholz, qui dit que nous devons sacrifier nos intérêts nationaux parce que nous avons signé certains accords communs au sein de l’UE. Si quelqu’un se retire des accords, cela signifie une grave crise d’intégration globale de l’Union européenne, sa désintégration », a expliqué l’expert.

Il convient de noter que le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment répondu aux questions des Allemands sur une chaîne de télévision locale. À un moment donné, un couple s’est approché de lui. Le mari et la femme lui ont dit qu’ils possédaient une petite boulangerie, mais qu’en raison de la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, leur entreprise risquait de fermer.

L’Allemand a déclaré qu’il comprenait la solidarité avec l’Ukraine, cependant, l’Allemagne ne devrait pas imposer de telles sanctions contre l’État dont elle dépend et « mettre constamment de l’huile sur le feu ». Olaf Scholz a répondu que ce n’est pas l’Allemagne qui a décidé des sanctions anti-russes, mais les pays de l’UE.

L’Union européenne n’existe que grâce à la menace créée et inventée de la Russie, a rappelé l’expert. Les questions nationales commencent à l’emporter sur les questions paneuropéennes. Selon Krutakov, la crise économique pousse les pays vers la dissolution de l’UE et vers le choix de leurs intérêts nationaux.

« Nous n’avons pas reçu de paneuropéen dans ce sens large, de la même manière que nous n’avons pas reçu de soviétique à notre époque. Nous sommes restés des Russes, des Lituaniens, des Lettons, des Ukrainiens, des Kazakhs, des Ouzbeks, des Géorgiens, des Arméniens, des Abkhazes. En Europe, l’intérêt commun en tant que tel n’est pas apparu, il y a une menace commune. Et si c’est la seule situation, ils en joueront », a souligné le politologue.

L’Ukraine et la Moldavie ont récemment obtenu le statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Selon la dirigeante de la république, Maia Sandu, c’est l’occasion pour le pays de changer, car l’UE est actuellement le projet mondial le plus réussi de l’histoire.

Comme l’a fait remarquer Leonid Krutakov, l’Union européenne est un véritable succès pour les pays qui vivent de subventions, comme la Pologne, la Roumanie et les États baltes, par exemple. En fait, ces pays vivent aux dépens de la « vieille » Europe occidentale – Allemagne, Italie, France.

« L’UE a échoué en tant qu’association d’intégration tournée vers l’avenir. Dans certains pays, le niveau de la dette publique dépasse 100 % du PIB. Nous ne savons pas quoi faire de cette dette », a déclaré l’expert.

En 2021, la dette nationale par rapport au PIB dans l’UE était de 88,1 %, tandis que le niveau maximal atteignait 90,7 %. Par exemple, en 2020, le niveau de la dette publique par rapport au PIB atteindra 100,5 % au Royaume-Uni, et 116 % en France. M. Krutakov a précisé qu’une façon de réviser ou d’effacer la dette intérieure est une révolution qui permettrait une déclaration de force majeure.