France – Chine : Paris a versé en 2020 près de 140 millions d’euros à la Chine au titre de « l’aide publique au développement ? »


Aide au développement : la France verse des millions à la Chine, bientôt première puissance mondiale.

France – Chine : Paris a versé en 2020 près de 140 millions d’euros à la Chine au titre de « l’aide publique » au développement ??

Une incongruité pour le député Marc Le Fur au vu du rang de puissance économique de Pékin. Mais pour Paris, le PIB par habitant de la Chine le place toujours parmi les pays en « vie de développement » d’où cette aide ??

Bon à savoir sur l’ADP – En réalité « l’aide au développement » par divers mécanismes se résume souvent à des d’écritures, voire des prêts déguisés… et des effets d’annonce pour dire que l’on aide. C’est le cas pour l’Afrique en tout cas ».

Publié le 9.11.201 par Barthélémy Philippe


La France est-elle trop généreuse ? En 2020, notre pays a versé la coquette somme de 140 millions d’euros à la Chine, au titre de l’aide publique au développement (APD). Ce chiffre, certes modeste au regard du montant global de l’assistance française aux pays en voie de développement (3,9 milliards d’euros en 2021, 4,9 milliards d’euros en 2022) place néanmoins le géant asiatique au neuvième rang du classement des principaux bénéficiaires des subsides tricolores, pouvant prendre la forme de dons ou de prêts. Dans le sillage des pays africains (Sénégal, Somalie, Maroc, Côte d’Ivoire, Kenya), et d’un trio composé de l’Inde, la Turquie et l’Île Maurice, la Chine se retrouve mieux lotie que le Burkina Faso et le Cameroun, pourtant nettement plus défavorisés.

Une totale incongruité, pour le député Les Républicains (LR) Marc Le Fur, rapporteur spécial des missions budgétaires “prêts à des États étrangers” et “Aide publique au développement” dans le cadre du projet de loi de finances pour 2022. Et pour cause, rappelle-t-il, la situation de la Chine, “qui occupe la position particulière de récipiendaire et de donneur” d’aides publiques au développement (AFD), n’a pas grand-chose de commun avec les autres bénéficiaires de l’aide française. Au regard de son PIB, le géant asiatique est tout proche du statut de première puissance économique mondiale, loin devant la France. Ce qui ne l’a pas empêché de recevoir 371 millions d’euros d’aide française au développement, sur la période 2018-2020.

Pourquoi la Chine a-t-elle droit à ces égards malgré sa position dominante dans les échanges internationaux ? Tout simplement parce que l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), qui regroupe 38 États membres – dont la France – la considère toujours comme un pays en voie de développement, en raison de son PIB par habitant. En 2020, il a atteint 9.608 dollars, selon les données du Fonds monétaire international (FMI), ce qui classe la nation asiatique au 72e rang mondial, loin derrière la France (21e) ou les Etats-Unis (9e). Cet indicateur, largement indexé sur le nombre d’habitants – le PIB par habitant est calculé en divisant le PIB global du pays par la population – est toutefois à prendre avec des pincettes puisqu’il défavorise naturellement la Chine et ses 1,4 milliard d’âmes.

Selon le député Marc Le Fur, l’aide française à la Chine n’a aujourd’hui plus lieu d’exister. Il plaide donc pour une action résolue de la France auprès de l’OCDE, afin que celle-ci modifie les critères d’attribution de l’APD. “Il est urgent d’extraire la Chine de la liste des pays en développement”, affirme-t-il, tout en insistant pour que l’essentiel du montant de l’aide française soit concentrée sur les pays considérés comme prioritaires, principalement en Afrique et au Moyen-Orient.

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