Jura : elle entame une grève de la faim pour demander la réintégration des soignants non-vaccinés.


Jura : elle entame une grève de la faim pour demander la réintégration des soignants non-vaccinés.

Publié le 8.10.2021 par Emmanuelle Bourdy


Illustration  (PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)
Illustration (PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)

Pour protester contre la mise à pied des soignants non-vaccinés, une femme d’une cinquantaine d’années a entamé une grève de la faim, ce vendredi 1er octobre, à Lons-le-Saunier.

Bien qu’elle n’appartienne pas à la catégorie des salariés obligés de se faire vacciner, cette cinquantenaire a commencé une grève de la faim, ce vendredi 1er octobre, dans l’hôpital de Lons-le-Saunier (Jura). Son but, protester contre la suspension des personnels soignants qui n’ont pas souhaité se faire vacciner avant la date butoir du 15 septembre dernier, relate France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Elle demande que tous les soignants de France soient réintégrés !

« Pour que j’arrête ma grève de la faim, il faudrait que tous les personnels soignants de France touchés par la mesure soient réintégrés », a expliqué cette femme, qui préfère conserver l’anonymat. En effet, elle craint « qu’un extrémiste pro-vaccin qui considère que [son] action est dangereuse », essaye de l’empêcher de continuer.

L’hôpital du chef-lieu du Jura compterait une vingtaine de soignants suspendus. Bien que la direction de l’hôpital lui ait demandé de quitter les lieux, la femme a tenu à rester au sein même de l’établissement, car elle estime que son action aura plus de poids.

« Certains ont peur du Covid et ça les rassure d’être vacciné. D’autres ont peur du vaccin plus que du Covid. Dans les deux cas, je ne juge pas et cela dépend des expériences de vie. Pour ma part, j’ai plus peur du vaccin », explique la femme qui a elle-même contracté le Covid mais n’est pas vaccinée.

Des soignants qui sont passés « de héros a repris de justice » en quelques mois !

Étant en arrêt de travail de la fonction publique territoriale pour avoir fait un burn-out, la cinquantenaire est très déterminée. « Je n’accepte pas qu’une poignée d’individus au gouvernement fasse passer les soignants, en quelques mois, de héros à repris de justice », ajoute-t-elle.

France 3 Bourgogne-Franche-Comté a contacté la gréviste ce mardi 5 octobre. Elle déclare souffrir de maux de tête et de fatigue. « Mais mentalement je vais mieux depuis que j’ai pris la décision de commencer ma grève. Le soutien de la population et du personnel va me nourrir », déclare-t-elle. Et si elle a effectivement du soutien d’un côté, elle a également des messages de personnes qui lui disent que sa démarche « ne sert à rien », ce à quoi elle répond en général : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. » D’ailleurs, c’est en lisant le livre de l’activiste serbe Srdja Popovic intitulé Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes, que la gréviste a puisé son inspiration.

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