
Israël met l’aéroport de Damas hors service, une autre guerre à craindre ?
Le vendredi 10 juin, Israël a mené de lourdes frappes aériennes sur l’aéroport de Damas. Il est depuis lors hors service. Une escalade majeure entre les deux pays ennemis qui laisse craindre l’éclatement d’un conflit d’envergure entre l’État hébreu, la Syrie, l’Iran et le Hezbollah libanais, relate Le Courrier international.

Un nouveau seuil préoccupant a été franchi dans la confrontation à distance que se livrent Israël et l’Iran, notamment sur le sol syrien. Ce vendredi 10 juin, avant l’aube, des raids aériens de l’armée israélienne ont en effet mis hors service les pistes d’atterrissages de l’aéroport de Damas. Et s’il avait déjà été la cible de Tsahal, c’est bien la première fois que les vols doivent y être suspendus, soulignent les médias arabes. Des images satellitaires publiées sur Twitter montrent trois zones distinctes de dommages sur chacune des deux pistes de l’aéroport, une militaire et une civile.
Pistes gravement endommagées
Samedi, Zouheir Khouzeim, ministre syrien des Transports, a confirmé que les pistes d’atterrissage de l’aéroport ont été “gravement” endommagées par ces bombardements qui ont provoqué l’arrêt jusqu’à nouvel ordre du trafic aérien. “Les travaux de réhabilitation ont commencé (…) et la piste sera remise en service dans les prochains jours”, a-t-il déclaré, cité par le journal Al-Watan, proche du régime. Les équipes techniques travaillent 24h/24 pour rendre l’aéroport à nouveau fonctionnel “dès que possible”.




L’Iran et le Hezbollah visés
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a fait état d’un nombre indéterminé de blessés, les missiles israéliens ont ciblé des dépôts appartenant au Hezbollah libanais et à des forces iraniennes près de l’aéroport. Selon le quotidien israélien Ha’Aretz, ces frappes visaient à “empêcher la contrebande d’armes” iraniennes “à destination du Liban, via la Syrie”, à bord “de vols commerciaux”. Une manière pour l’Iran d’échapper aux frappes israéliennes.
Risque de “guerre régionale”
Selon Al-Araby Al-Jadid, cette escalade “pourrait ouvrir la porte à des représailles, suivies de davantage d’attaques israéliennes, ce qui pourrait mener au déclenchement d’une guerre régionale”, craint le média panarabe basé à Londres.
Israël met en garde ses citoyens
Signe des tensions extrêmes entre Israël et l’Iran, le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a appelé lundi les ressortissants israéliens qui se trouvent en Turquie à quitter “dès que possible” ce pays par crainte d’attaques iraniennes: “À la suite d’une série de tentatives d’attentats terroristes iraniens ces dernières semaines contre des Israéliens en vacances à Istanbul, nous appelons les Israéliens à ne pas prendre l’avion pour Istanbul et (…) si vous êtes déjà à Istanbul, retournez en Israël dès que possible”, a déclaré le chef de la diplomatie.
La Syrie et ses alliés condamnent
Le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Al-Mokdad a reçu un appel de son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian. Les deux hommes ont condamné l’agression. La Syrie “se défendra par tous les moyens légitimes” face aux attaques israéliennes”, a déclaré M. Mokdad. “Les bombardements israéliens continus sur le territoire syrien sont une violation des normes internationales absolument inacceptables”, a déclaré pour sa part le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou condamne “fermement l’attaque provocatrice d’Israël contre une infrastructure civile essentielle” qui a mis en “danger la vie d’innocents”.
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