Q SCOOP – Belgique : La chasse à l’homme est terminée : le corps sans vie de Jürgen Conings a été retrouvé !


La chasse à l’homme est terminée : le corps sans vie de Jürgen Conings a été retrouvé !

Publié le lundi 21 Juin 2021 par sudinfo.be


Jürgen Conings, militaire âgé de 46 ans, faisait l’objet de recherches intenses depuis le mardi 18 mai dernier. L’homme, lourdement armé et considéré comme « extrémiste potentiellement violent », était depuis lors devenu l’homme le plus recherché de Belgique. On apprend ce dimanche 20 juin via nos confrères du Belang van Limburg que le fugitif a finalement été retrouvé mort dans le Dilserbos. Le parquet fédéral a confirmé l’information plus tard dans la journée.

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La chasse à l’homme est terminée: le corps sans vie de Jürgen Conings a été retrouvé!

Comme le révélait HBVL, le bourgmestre de Maaseik, Johan Tollenaere, qui a remarqué une odeur de cadavre en décomposition en faisant du VTT près du Dilserbos à Dilsen-Stokkem ce dimanche 20 juin et qui a appelé les secours. Il ne s’agit pas de la zone où il y a eu une fouille massive dans la première semaine après la disparition.

Le corps sans vie retrouvé est celui de Jürgen Conings. Le parquet fédéral a confirmé en fin d’après-midi qu’il s’agissait bien du militaire en fuite. Un chasseur a retrouvé le corps sans vie au pied d’un arbre. Un fusil anti-émeute se trouvait à côté de la dépouille, de même qu’une arme de poing 5.7, une hache et un canif. Le corps était déjà dans un état de décomposition avancé, indique encore le parquet. Selon nos confrères flamands de HBVL, Jürgen Conings serait décédé il y a trois semaines. Tout cela doit encore être confirmé, notamment en raison des chaleurs de cette semaine. « La cause de la mort est probablement, selon les premières constatations, imputable à un suicide par arme à feu », précisait plus tôt le parquet fédéral qui a ajouté dans la soirée que l’autopsie sera pratiquée dimanche soir et lundi matin.

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder a aussi réagi. « Mes pensées vont d’abord à la principale victime de cette affaire ; la famille de Jürgen Conings. La découverte du corps sans vie met fin à 5 semaines d’insécurité et de menace. Je remercie tous les services et les différents départements qui ont collaboré sur ce dossier. Je continuerai d’agir avec l’Etat-major, de manière déterminée afin de résoudre les pb relevés et toutes les mesures seront prises afin d’éviter de tels événements à l’avenir et afin d’élaborer une politique claire sur la manière de lutter contre les idéologies extrêmes. »

Le Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (SEDEE), le service de déminage de l’armée, et une équipe d’intervention de la Croix-Rouge flamande, qui étaient présents sur place, ont quitté le bois de Dilsen dimanche soir vers 20h.

Par ailleurs, une vingtaine de journalistes belges mais aussi allemands et néerlandais étaient encore postés dimanche soir au croisement de la Pannenhuisstraat et de la Driepaalhoeveweg.

Vu la météo favorable, les routes environnantes ainsi que les sentiers pédestres et cyclables étaient très fréquentés dimanche mais des curieux étaient venus s’ajouter aux simples badauds. La police continuait de tenir à distance une trentaine de curieux vers 20h.

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Un corbillard transportant le corps de Jürgen Conings a quitté le bois de Dilsen dans la fin de soirée. Le corbillard a été escorté par un véhicule policier dans le bois de Dilsen, mais a ensuite quitté l’endroit sans escorte.

Une colonne d’au moins 15 véhicules policiers s’est encore dirigé dimanche soir vers le bois. Une voiture de l’université de Louvain a ensuite quitté les lieux. C’est ensuite qu’un véhicule est venu récupérer le corps de Jürgen Conings.

Un chasseur a vu le cadavre

Un chasseur nommé Leonard « Nard » Houben dit avoir senti une « odeur » vers 9h30 dimanche matin, alors qu’il se déplaçait en mountainbike dans la forêt de Dilsen. Peu avant midi, l’homme est retourné sur la zone pour voir s’il s’agissait d’un sanglier ou d’un chevreuil en décomposition. Mais contre toute attente, il est tombé sur le cadavre de Jürgen Conings, indique-t-il à l’agence Belga.

Selon le témoin, la victime arborait une barbe et portait des vêtements noirs. Elle était également équipée d’un riotgun, d’une arme de poing 5.7, d’une hache, d’un canif et de munitions. La personne était difficile à distinguer entre les hautes fougères, semble-t-il.

Après cette découverte, Nard Houben a immédiatement prévenu la police.

« Je suis désolé d’avoir trouvé cette personne en l’état. J’aurais préféré la découvrir vivante et en bonne santé. C’est malheureux pour sa famille », a déclaré Nard Houben.

Johan Tollenaere (Open Vld), le bourgmestre de Maaseik, avait également flairé une odeur nauséabonde lors d’une excursion en VTT, dimanche, dans le bois de Dilsen. Il avait par la suite indiqué l’emplacement approximatif aux autorités.

« Plus de menace imminente »

Alors que le corps sans vie de Jürgen Conings a été retrouvé dimanche, la ministre de l’Intérieur a clôturé la phase fédérale du plan national terrorisme, sur conseil du Centre de crise national, annonce ce dernier dans un communiqué.

Le plan d’urgence national terrorisme a été activé le mardi 18 mai. Il s’agissait de la première mise en place effective du plan national terrorisme depuis son entrée en vigueur en mai 2020.

« Après la découverte du corps sans vie du fugitif, il n’est plus nécessaire de maintenir la phase fédérale », souligne le Centre de crise national.

« Sur base des récents éléments, l’OCAM a confirmé qu’il ne s’agit plus d’une menace imminente et les mesures de protection actuellement en place autour de ce dossier ont été adaptées », poursuit-il.

« Extrémiste potentiellement violent »

Un important déploiement des forces militaires, de la police et des unités spéciales fédérales était à l’œuvre depuis plusieurs semaines afin de retrouver Jürgen Conings, un militaire de 46 ans répertorié comme « extrémiste potentiellement violent » par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam). Le fugitif armé avait menacé de s’en prendre aux structures de l’État, à une mosquée et à plusieurs personnalités, dont le virologue Marc Van Ranst.

Un juge d’instruction a été saisi pour tentative d’assassinat dans un contexte terroriste et infractions à la législation sur les armes dans un contexte terroriste.

Des lettres

Jürgen Conings n’avait plus été vu depuis le lundi 17 mai au matin, lorsqu’il avait quitté son domicile situé à Dilsen-Stokkem et s’était rendu au travail. Il avait laissé chez lui deux lettres, une à la police, l’autre à sa petite amie, dans laquelle il racontait toute sa haine contre le gouvernement et les experts.

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Le parcours de Jürgen Conings

Publié le dimanche 20 Juin 2021 à 13h44

La ministre de Défense, Ludivine Dedonder, avait retracé à la Chambre il y a quelques semaines le parcours de ce militaire pourchassé par les forces de l’ordre.

L’homme était entré à l’armée en 1992. Jusqu’en 2019, il a mené une carrière sans histoire comme fusilier et sniper. Il a été déployé en opération avant d’intégrer la police militaire.

À partir de 2019, il a progressivement été repéré par le Service général de Renseignement et de Sécurité (SGRS, les renseignements militaires), notamment pour sa proximité avec des mouvements d’extrême droite. Des propos racistes sur Facebook lui ont valu une plainte de l’État-major auprès de la police. Le dossier a été classé sans suite mais l’homme n’a pas échappé à une sanction interne, à savoir quatre jours d’arrêts simples.

En juin 2020, Jürgen Conings a été muté dans une fonction de support, en appui des instructeurs en charge de la préparation aux missions à l’étranger. Il avait accès à des armes et munitions pour les mettre à la disposition des militaires qui étaient formés. La même année, son habilitation de sécurité lui a été retirée pour des menaces proférées sur Facebook.

Jusqu’aux événements de ces dernières semaines, le comportement de l’intéressé n’avait par contre plus été jugé problématique par sa hiérarchie. Depuis le 17 février, l’individu se trouvait toutefois sur une liste de l’Organe de Coordination de l’Analyse de la Menace (OCAM).

Ces derniers mois, le cas d’une trentaine de militaires surveillés pour leur accointance avec l’extrême-droite a régulièrement été évoqué.


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