par Jade · 15 juin 2020

« Nous avons une chercheuse qui a été escortée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) du laboratoire de plus haute sécurité que possède le Canada pour des raisons que le gouvernement n’est pas disposé à divulguer. Le renseignement reste secret. Mais ce que nous savons, c’est qu’avant d’être retirée, elle a envoyé l’un des virus les plus mortels sur Terre, et de multiples variétés de celui-ci pour maximiser la diversité génétique et ce que les expérimentateurs en Chine pourraient en faire, à un laboratoire en Chine qui fait des expériences dangereuses de gain de fonction. Et qui a des liens avec l’armée chinoise ». -Amir Attaran

Une scientifique chinoise, escortée hors d’un laboratoire biologique de niveau 4 au Canada, en raison d’une possible « violation de la politique », a expédié des virus Ebola et Henipah à l’Institut de virologie de Wuhan, selon la CBC, en citant des documents récemment publiés. L’envoi n’est pas lié au COVID-19 ou à la pandémie.

La Dre Xiangguo Qiu, son mari Keding Cheng et ses étudiants chinois ont été retirés du laboratoire canadien après que l’Agence de santé publique du Canada (PHAC) ait demandé à la GRC d’enquêter plusieurs mois auparavant. Selon la PHAC, l’expulsion de Qiu du laboratoire n’est pas liée à la livraison.

La Dre Xiangguo Qiu recevant un prix lors de la remise des Prix du Gouverneur général pour l’innovation lors d’une cérémonie à Rideau Hall en 2018. Qiu est un éminent virologiste qui a contribué à la mise au point de ZMapp, un traitement contre le virus mortel Ebola qui a tué plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016. (CBC)

« L’enquête administrative n’est pas liée à l’envoi d’échantillons de virus en Chine, a déclaré le chef des relations avec les médias de la PHAC, Éric Morrissette ».

« En réponse à une demande de l’Institut de virologie de Wuhan pour des échantillons de virus Ebola et Henipah, l’Agence de santé publique du Canada (PHAC) a envoyé des échantillons à des fins de recherche scientifique en 2019 ».

Pour résumer, une scientifique chinoise, son mari et ses étudiants chinois ont été escortés hors du seul laboratoire de biosécurité niveau 4 du Canada pour des raisons inconnues, et qui ne sont pas liées à son envoi de virus mortels à l’Institut de virologie de Wuhan.

« C’est suspect. C’est alarmant. C’est potentiellement mortel », a déclaré Amir Attaran, professeur de droit et épidémiologiste à l’Université d’Ottawa

Amir Attaran, professeur à la faculté de droit et à l’école d’épidémiologie et de santé publique de l’université d’Ottawa, s’inquiète de l’envoi de virus dangereux du seul laboratoire de biosécurité niveau 4 du Canada vers la Chine. (CBC)

Alors que le Canada ne fait pas d’expériences de « gain de fonction » – qui consistent à faire muter des agents pathogènes naturels dans un laboratoire et à les évaluer pour voir s’ils sont devenus plus mortels ou infectieux – « Le laboratoire de Wuhan les réalise et nous leur avons maintenant fourni des virus Ebola et Nipah. Il ne faut pas être un génie pour comprendre qu’il s’agit d’une décision imprudente », a déclaré M. Attaran.

« Je suis extrêmement malheureux de voir que le gouvernement canadien a partagé ce matériel génétique. »

Attaran a fait référence à une étude sur le virus Ebola publiée pour la première fois en décembre 2018, trois mois après que Qiu ait commencé à exporter les virus vers la Chine. L’étude a impliqué des chercheurs du LNM et de l’Université du Manitoba.

L’auteur principal, Hualei Wang, est impliqué dans l’Académie des sciences médicales militaires, un institut chinois de recherche médicale militaire à Pékin.

Tout cela a conduit à des théories de conspiration reliant le nouveau coronavirus responsable du COVID-19, le laboratoire de microbiologie du Canada, et le laboratoire de Wuhan. –CBC

Selon le rapport, la GRC et la PHAC ont nié à plusieurs reprises tout lien entre les envois de virus et le COVID-19.

Selon les documents récemment publiés, les souches de virus suivantes ont été expédiées à l’Institut de Virologie de Wuhan (environ 15 ml) :

• Ebola Makona (trois variétés différentes)
• Mayinga.
• Kikwit.
• Côte d’Ivoire.
• Bundibugyo.
• Soudan Boniface.
• Soudan Gulu.
• MA-Ebov.
• GP-Ebov.
• GP-Soudan.
• Hendra.
• Nipah Malaisie.
• Nipah Bangladesh.

Les documents ont également fait la lumière sur les communications des mois précédant l’expédition – notamment la confusion sur la manière d’emballer les virus, ainsi que l’absence de décontamination du colis avant son expédition, de même que les préoccupations exprimées par le directeur général du Laboratoire national de microbiologie (LNM), Matthew Gilmour, à ses supérieurs à Ottawa – en particulier sur la destination du colis, son contenu et la régularité de sa documentation.

CBS News a reçu des centaines de pages de documents par le biais d’une demande d’accès à l’information, détaillant un envoi de virus Ebola et Henipah envoyé du laboratoire national de microbiologie à Winnipeg, au laboratoire de virologie de Wuhan en Chine. (Karen Pauls/CBC News)

Dans un courriel, M. Gilmour a déclaré que des accords de transfert de matériel seraient nécessaires, « et non des « garanties » génériques sur le stockage et l’utilisation ».

Il a également demandé à David Safronetz, chef du service des agents pathogènes spéciaux : « C’est bon de savoir que vous faites confiance à ce groupe. Comment nous sommes-nous connectés avec eux ? »

Safronetz a répondu : « Ils nous demandent du matériel en raison de leur collaboration avec la Dre Qiu. » –CBC

Selon le rapport, la personne qui a expédié les virus avait initialement prévu d’utiliser un emballage inapproprié, et n’a corrigé l’erreur que lorsque l’Institut de Virologie de Wuhan a signalé le problème.

« La seule raison pour laquelle le bon emballage a été utilisé est que les Chinois leur ont écrit pour leur dire : ‘Ne faites-vous pas une erreur ici ?’ Si cela n’était pas arrivé, les scientifiques auraient placé sur un vol d’Air Canada, plusieurs d’entre eux en fait, des virus mortels mal emballé. Cela a failli se produire », a déclaré Attaran.

Lisez le reste du rapport ici.