Russie : Moscou qui pourrait remplacer Nord Stream par Turkish Stream, annonce avoir arrêté des individus qui planifient son sabotage.


Moscou qui pourrait remplacer Nord Stream par Turkish Stream, annonce avoir arrêté des individus qui planifient son sabotage.

Publié le 13.10.2022


Dans le sillage du sabotage des Nord Stream, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a annoncé ce jeudi 13 octobre l’arrestation de plusieurs individus qui préparaient une attaque contre le gazoduc Turkish Stream. Alors que le vice-Premier ministre russe évoquait la possibilité que la Turquie devienne une plaque tournante pour l’exportation de sources d’énergie vers l’Europe.

« Certaines forces, dont Vladimir Poutine a déjà évoqué la probable provenance […], ont tenté de porter préjudice au Turkish Stream. Plusieurs saboteurs ont été arrêtés. Ils voulaient organiser une explosion sur notre territoire, au sol », a affirmé M. Peskov en conférence de presse, rapporte l’agence russe Sputnik.

Inauguré début 2020, le gazoduc Turkish Stream est censé acheminer en Turquie et en Europe du gaz extrait en Russie. Sa capacité permet de faire transiter jusqu’à 31,5 milliards de mètres cubes de gaz par an.

Le gazoduc est formé de deux conduites parallèles longues de quelque 930 km qui relient Anapa en Russie à Kiyiköy en Turquie (nord-ouest).

Pour sa part, le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a annoncé ce mercredi, que la Turquie pourrait devenir un centre d’exportation des sources d’énergie russes, y compris vers l’Europe, notant que les possibilités de transport du gaz à travers elle sont très prometteuses.

En marge de la Semaine russe de l’énergie, Novak a souligné que « c’est très prometteur car il n’y a pas d’autres pays. Il est possible de travailler directement avec la Turquie sur l’approvisionnement en sources d’énergie. La Turquie peut être une plaque tournante, y compris pour l’exportation de sources d’énergie vers l’Europe. »
Novak a indiqué que les partenaires turcs ont annoncé qu’ils étudieraient cette proposition du côté russe.

À la question de savoir si la construction de lignes supplémentaires pour le gazoduc Turkish Stream est envisagée, dans le cadre de la mise en œuvre de cette proposition, M. Novak a répondu : « C’est l’une des options qui peuvent être étudiées. En tant qu’idée, ça va être travaillé. »

Dans son point de presse, M. Novak est revenu sur l’idée annoncée par le président russe Vladimir Poutine, qui a affirmé aujourd’hui que Moscou peut pomper les quantités de gaz que l’Europe a perdues à la suite des dommages causés au Northern Stream 1 et 2 à travers la Turquie grâce à la création d’un « centre de gaz ».

À son tour, le ministre turc de l’Énergie et des Ressources naturelles, Fatih Donmez, a commenté la proposition de Poutine en disant : « C’est la première fois que nous entendons parler de cette proposition. La proposition nécessite beaucoup d’études, de recherches et de délibérations pour connaître le mécanisme de sa mise en œuvre et de sa possibilité. »

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«S’il y a un intérêt de la Turquie et de d’acheteurs d’autres pays, nous pourrions envisager un autre système de gazoducs et créer un hub gazier en Turquie pour fournir des pays tiers. Tout d’abord, bien sûr, aux Européens.»

Mais pas n’importe lesquels : parmi eux, notamment, la Serbie et la Hongrie, en fronde contre Bruxelles.

Gazprom a entamé des consultations avec le ministre turc de l’Énergie et le patron de Botas, l’importateur d’énergie public turc.

Après le coup porté par l’OPEP+ à la stratégie punitive de l’Occident, Moscou déplace une autre pièce sur l’échiquier de l’énergie.

Dans son allocution au forum de la Semaine russe de l’énergie, hier, Poutine a noté que Moscou pourrait déplacer le transit du gaz de Nord Stream vers Turk Stream.

Ce même jour, le Kremlin rapporte une tentative de sabotage de Turk Stream…

Rappel : TurkStream ou Turkish Stream est un gazoduc allant de la Russie à la Turquie à travers la mer Noire. Le gazoduc est prévu pour faire transiter 31,5 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe. Il a été annoncé par le président russe Vladimir Poutine le 1ᵉʳ décembre 2014 durant une visite en Turquie.