Ukraine : Le financier le plus notable du bataillon Azov est l’oligarque juif ukrainien-« israélien » Ihor Kolomyskyi, l’un des oligarques les plus corrompus d’Ukraine, ce qui, pour l’Ukraine, en dit long.


Le financier le plus notable du bataillon Azov est l’oligarque juif ukrainien-« israélien » Ihor Kolomyskyi, l’un des oligarques les plus corrompus d’Ukraine, ce qui, pour l’Ukraine, en dit long.

Publié le 5.3.2022


Sommaire :


Dans la bataille entre l’Ukraine et les séparatistes russes, des armées privées louches entrent en scène.

Publié le 19 mars 2015 par Josh Cohen REUTERS/Marko Djurica

Alors que l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement ukrainien et les rebelles séparatistes dans l’est du pays semble largement tenir, une récente épreuve de force à Kiev entre un oligarque ukrainien et le gouvernement a révélé l’un des défis permanents du pays : les bataillons militaires privés qui n’opèrent pas toujours sous le contrôle du gouvernement central.

En mars, des membres de l’armée privée soutenue par le magnat Ihor Kolomoisky se sont présentés au siège de la compagnie pétrolière d’État UkrTransNafta. L’affrontement a eu lieu après que Kiev a licencié le directeur général de la société, un allié de Kolomoisky. Ce dernier a déclaré qu’il tentait de protéger la société contre une prise de contrôle illégale.

Plus de 30 de ces bataillons privés, composés principalement de soldats volontaires, existent dans toute l’Ukraine. Bien qu’ils aient tous été placés sous l’autorité de l’armée ou de la garde nationale, le gouvernement de l’après-Maidan a encore du mal à les contrôler.

L’armée ukrainienne est si faible qu’après la saisie de la Crimée par la Fédération de Russie, les séparatistes parrainés par la Russie ont pu s’emparer de vastes étendues de l’est de l’Ukraine. Des bataillons privés, financés en partie par des oligarques ukrainiens, sont intervenus dans ce vide et ont joué un rôle clé pour stopper l’avancée des séparatistes.

Nombre de ces groupes paramilitaires sont accusés de maltraiter les citoyens qu’ils sont chargés de protéger. Amnesty International a signalé que le bataillon Aidar – également financé en partie par Kolomoisky – a commis des crimes de guerre, notamment des enlèvements illégaux, des détentions illégales, des vols, des extorsions et même de possibles exécutions.

La milice volontaire ukrainienne appelée le bataillon Azov tient un entraînement d’artillerie le 19 mars 2015. REUTERS/Marko Djurica

En fournissant des armes aux bataillons et, dans certains cas, en payant les recrues, les hommes les plus riches d’Ukraine défendent leur pays – et protègent également leurs propres intérêts économiques. De nombreux oligarques ont amassé de grandes richesses en utilisant leurs relations politiques pour acheter des biens publics à des prix cassés, siphonner les bénéfices d’entreprises publiques et corrompre des fonctionnaires ukrainiens pour obtenir des marchés publics.

Lorsque les manifestants du Maïdan ont renversé l’ancien président Viktor Ianoukovitch, ils ont exigé que le nouveau gouvernement mette fin aux abus de pouvoir des oligarques. Au lieu de cela, nombre d’entre eux sont devenus encore plus puissants : Kiev a par exemple confié à Kolomoisky et au magnat de l’industrie minière Serhiy Taruta des postes de gouverneur dans d’importantes régions orientales de l’Ukraine.

Selon le rapport d’Amnesty, d’autres bataillons privés pro-Kiev ont affamé des civils comme une forme de guerre, empêchant les convois d’aide d’atteindre les zones contrôlées par les séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Certains bataillons privés ukrainiens ont entaché la réputation internationale du pays par leurs opinions extrémistes. Le bataillon Azov, financé en partie par Taruta et Kolomoisky, utilise le symbole nazi du loup comme logo, et nombre de ses membres épousent ouvertement des idées néonazies et antisémites. Les membres du bataillon ont parlé d' »amener la guerre à Kiev » et ont déclaré que l’Ukraine avait besoin de « l’arrivée au pouvoir d’un dictateur fort qui pourrait verser beaucoup de sang mais unir la nation dans le processus ».

Le président ukrainien Petro Porochenko a clairement fait part de son intention de mettre un frein à l’action des guerriers volontaires ukrainiens. Quelques jours après l’apparition des soldats de Kolomoisky à UkrTransNafta, il a déclaré qu’il ne tolérerait pas les oligarques possédant des « armées de poche », puis a renvoyé Kolomoisky de son poste de gouverneur de Dnipropetrovsk.

Source

Retour au Menu


Enquête. Comment Ihor Kolomoïsky a volé 5 % du PIB ukrainien

Publié le 23.05.2019 par Graham Stack ; Stelios Orphanidès ; Karina ShedrofskyEnquête. CI

Ihor Kolomoïsky, oligarque ukrainien, à Dnipro le 24 mai 2014. REUTERS/Valentyn Ogirenko
Ihor Kolomoïsky, oligarque ukrainien, à Dnipro le 24 mai 2014. REUTERS/Valentyn Ogirenko

Désormais officiellement président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky peut compter sur le soutien inconditionnel de l’oligarque Ihor Kolomoïsky. Lequel, relate Oukraïnska Pravda, serait à l’origine de l’un des plus grands scandales financiers du XXIe siècle.

L’ancienne gouverneure de la Banque nationale d’Ukraine [la banque centrale, BNU] Valeria Gontareva l’affirme, il s’agit de l’un des scandales financiers les plus retentissants du XXIe siècle. Ihor Kolomoïsky et Hennady Boholiubov, deux oligarques autrefois propriétaires du groupe Privatbank, sont soupçonnés d’avoir volé au pays l’équivalent de près de 5 % de son PIB.

Cette manipulation de grande envergure coordonnée par les actionnaires et responsables de la banque a causé la perte pour le pays d’au moins 5,5 milliards de dollars, déclarait Valeria Gontareva en mars 2018. Soit 33 % des dépôts des personnes privées… et presque 40 % de la base monétaire de notre pays.”

Pour la première fois, l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), une organisation non gouvernementale fondée par des journalistes internationaux pour enquêter sur les réseaux de corruption, s’est penché sur les mécanismes qui ont permis à Kolomoïsky et Boholiubov de sortir une telle somme d’Ukraine. L’argent est passé par une filiale de Privatbank à Chypre.

Les autorités bancaires ukrainiennes n’ont rien vu

Ce système avait pour objectif de dissimuler la disparition des fonds, car la Banque nationale d’Ukraine considérait la filiale chypriote comme n’importe quelle autre filiale nationale de Privatbank. Autrement dit, les autorités bancaires ukrainiennes n’ont pas vu que l’argent transféré à Chypre quittait l’Ukraine. Dans le même temps, les régulateurs chypriotes ne se sont pas aperçus que différents transferts bancaires, pour un montant global approchant les 5,5 milliards de dollars, étaient justifiés par des contrats fictifs, ou alors, ils n’ont rien fait pour l’empêcher.

Ce mécanisme a permis de pomper des milliards de dollars par l’intermédiaire de comptes de sociétés offshore domiciliées dans la filiale chypriote de Privatbank. Cette analyse repose sur un audit réalisé par la société américaine Kroll, spécialisée dans l’étude des grands groupes et l’évaluation des risques. L’OCCRP a réussi à obtenir le rapport de Kroll, qui s’appuie sur des documents internes de Privatbank.

En 2016, l’Ukraine a nationalisé Privatbank, en faisant payer aux contribuables le secours financier à la banque – 5,9 milliards de dollars. La nationalisation a bénéficié d’un large soutien de la communauté internationale, dont le FMI, l’Union européenne et les États-Unis, qui y ont vu une “étape importante dans les réformes économiques et la lutte contre la corruption”.

Nationalisation illégale

Kolomoïsky a fait savoir qu’il souhaitait que l’État lui restitue 2 milliards de dollars du capital de Privatbank. Le 19 avril dernier, le tribunal administratif de Kiev a reconnu l’illégalité de la nationalisation de Privatbank, penchant ainsi en faveur de l’oligarque, et créant les conditions nécessaires à la poursuite d’une action en justice par ce dernier, qui nie toute malversation. “Je rejette catégoriquement les accusations de la Banque nationale d’Ukraine”, affirme-t-il.

Les informations obtenues par l’OCCRP sur le fonctionnement de ce système paraissent au moment précis où Kolomoïsky est sur le point d’accroître son influence déjà importante en Ukraine grâce à l’élection présidentielle. Le vainqueur de l’élection présidentielle, Volodymyr Zelensky, est soutenu ouvertement par l’oligarque. Au cours de sa campagne, on l’a régulièrement vu sur la chaîne 1+1, contrôlée par Kolomoïsky. Une analyse indépendante des médias, financée par le Conseil de l’Europe et publiée le 18 février, montre que la chaîne 1+1, dans son suivi de la campagne électorale, a donné nettement l’avantage à Zelensky. À la veille du premier tour, le 30 mars, alors que toute propagande électorale était théoriquement interdite dans… La suite ici

Retour au Menu


Le classement des 5 oligarques ukrainiens les plus riches et leur influence sur l’économie

Publié le 06.04.2017 par uacrisis

Selon les dernières estimations de l’organisme d’investigations Dragon Capitalles revenus des 10 Ukrainiens les plus riches s’élèvent à plus de 11 milliards de dollars. Cela fait pratiquement 13% du PIB de l’Ukraine en 2015. Pour comparer : les recettes des 10 habitants les plus riches de Pologne ou des États-Unis représentent environ 3% du PIB de leur pays. Le Centre de la stratégie économique a publié un document analytique «Libérer l’État ukrainien occupé», dans lequel  les auteurs ont analysé les risques créés pour l’économie et la société. L’édition «Liviy berig » a publié les thèses principales de cette enquête. L’UCMC publie la version courte en français.

D’ou viennent les oligarques ukrainiens?

Il y a plusieurs types de saisie des biens de l’État : la saisie du régulateur (par exemple dans le cas des monopoles naturels), la saisie du budget (dans le cas d’une préférence concernant le budget) et la saisie des entreprises d’Etat. Les oligarques ukrainiens se sont enrichis dans les années 90 par une prise de   contrôle sur les actifs de l’État : le contrôle des entreprises a été effectué par des hommes d’affaires, en échange les entreprises sont  restées la possession de l’État (totale ou sous forme d’une détention majoritaire d’actions). Il s’agit d’une saisie des entreprises d’État. En outre, la caractéristique incontournable de l’oligarque ukrainien est la possession de médias.

Rinat Akhmetov

Rinat Akhmetov est l’Ukrainien le plus riche avec des revenus de 4,1 milliards de dollars, selon l’information de 2016, et la propriété du «Groupe SKM ». En 2015 les revenus consolidés du groupe ont été de 11,293 milliards de dollars, soit 12,5% du PIB de l’Ukraine. Selon les experts, son club de football  «Chakhtar » et ses médias (la chaîne «Ukraine » et le journal «Segodnya») ne sont pas rentables et sont surtout utilisés pour leur influence politique.

Sous la présidence de Victor Yanoukovitch, Rinat Akhmetov a augmenté ses biens, notamment, suite à la privatisation des entreprises d’État. Après la Révolution de la Dignité, l’annexion de la Crimée et le début de la guerre dans le Donbass, Rinat Akhmetov a dû défendre ses biens.

Au Parlement ukrainien, le groupe d’influence de Rinat Akhmetov est composé de 20 députés, contre 27 dans la convocation précédente. Dans le segment des entreprises de production d’énergie thermique, la part du groupe d’Akhmetov « DTEK » est de 70%. L’entreprise «Oblenergo » a le monopole dans la distribution de l’énergie.

En 2016, des signes de préférence de l’État concernant les entreprises d’Akhmetov ont été constatés, notamment suite à la fixation, par la Commission nationale de régulation de l’Etat dans l’énergie et les services publics, du tarif du charbon selon les prix de l’ARA (Amsterdam-Rotterdam-Antvrepen) et la livraison.

Les préferences pour le «Groupe SKM » sont le résultat des accords politiques entre Akhmetov et les représentants du président Porochenko. Le médiateur dans ces négociations est Igor Kononenko, ami de Petro Porochenko, qui maintiendrait sous son contrôle l’entreprise d’État «Centrenergo» qui est aussi  bénéficiaire du «Rotterdam +».

L’introduction de la formule «Rotterdam+  a conduit à des surbénéfices de «DTEK » et d’autres producteurs d’énergie thermique au détriment des consommateurs-particuliers et des entreprises. Les taux de croissance des entreprises entraînent une hausse de la production manufacturière et, par conséquent, génère de l’inflation.

Ihor Kolomoïsky

Le deuxième Ukrainien le plus riche possède 1,4 milliards de dollars. Les domaines de prédilection de Kolomoïsky est le commerce du pétrole, effectué via le contrôle des entreprises d’État : «Oukrnafta», « MAU », des stations de service etc. Il n’y a pas longtemps encore,  Ihor Kolomoïsky possédait la plus grande banque d’Ukraine «Privat Banque », que l’État ukrainien a nationalisée en décembre 2016.

Il est aussi  copropriétaire d’un holding de médias  « Central European Media Enterprises Ltd ». Toutes les entreprises d’oligarques sont réunis dans un holding «Groupe Privat ».

Les partis  «Front populaire », «Renaissance » et «Oukrop » soutiennent Kolomoïsky. Parmi les gens qui lui sont fidèles figurent Boris Filatov, maire de Dnipro et Dmytro Yaroch, ancien leader de Pravy Secteur.

Viktor Pintchouk

Viktor Pintchouk possède une fortune de 1,3 milliards de dollars, dont les recettes proviennent essentiellement de la métallurgie. Sa principale source de revenus est le groupe «EastOne », composé  d’entreprises de producteurs de tuyaux et d’aciéries. Avec Ihor Kolomoïsky, il contrôle l’usine d’alliages ferreux de Nikopol qui est devenue un objet de litiges et de procès. Il possède la banque «Credit Dnipro » et un des plus grands groupes de médias d’Ukraine «StarLightMedia » (« STB », « ICTV », «Novy kanal » М1, М2, QTV, édition «Fakty »), ainsi qu’un groupe de radio «TavrMédia » (« Radio russe d’Ukraine », «Hit FM », « Kiss FM », «Radio Rocks », «Mélodie » et «Relax »). Toutes les entreprises sont dirigées par une société d’investissement d’oligarques « EastOne ».

Selon certaines données, Pintchouk influence 3 députés du Parlement, tandis que le parti Bloc Petro Porochenko l’aide par ses décisions.

Selon l’enquête «Notre argent », lors de la dernière offre d’appel d’un montant de 500 millions d’UAH pour la fourniture de tuyaux pour l’entreprise «Oukrgazvydobouvannya », l’entreprise de Pintchouk a remporté le marché sans autres concurrents.  L’accord final n’a même pas été publié. Auparavant, Pintchouk avait  doublé les prix pour les pneus pour «Oukzalyznytsya ».

Pintchouk semble être un homme d’affaires important, plutôt qu’un oligarque, en dépit du fait qu’il obtient certaines préférences dans la mise en œuvre de ses produits

Petro Porochenko

Le président de l’Ukraine possède 950 millions de dollars (données de 2016) et conformément à sa déclaration de 2015, il est propriétaire du fonds d’investissement des entreprises «Prime Assets Capital » qui contrôle «Roshen », l’usine «Leninska Kouznya », la «Banque d’investigation nationale », la société de médias «5 ème chaîne » et d’autres entreprises.

Porochenko serait un ami proche d’Oleg Gladovski et Igor Kononenko,  des actionnaires minoritaires de «Prime Assets Capital ».

En 2004, Oleg Gladovski était l’adjoint du secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense. Des gestionnaires des entreprises d’automobiles de Porochenko ont été nommés sur les postes de gérants des entreprises de la défense comme «Oukoboronprom » et «Antonov ».

Les entreprises liées à Porochenko contrôlent pratiquement tout le secteur de la défense et réalisent les commandes d’État, notamment le transport pour la Garde Nationale, ainsi que pour l’entreprise d’État «Oukrtransnafta ».

«Leninska kouznya » fabrique des armes pour l’armée ukrainienne et les navires de patrouille.

Porochenko influence aussi les organismes d’État : il a institué la Commission nationale de régulation de l’État dans l’énergie et les services publics qui agit dans les intêrets de certains oligarques (hausse des tarifs et fixation de prix déraisonnables pour le charbon, dont le principal vendeur est Rinat Akhmetov). Les décisions de la Commission sont avantageuses pour les entreprises  «Centrenergo » et «Oukrtransgaz »

Dmytro Firtash

Dmytro Firtash est propriétaire du groupe «Group DF » avec des revenus de 652 millions de dollars. Un des secteurs principaux de ses entreprises est la production d’azote représenté par un holding, « OSTCHEM », qui occupe la 3e place  dans le monde en termes de production de nitrate, la 4e place pour la production d’ammoniac et la 12ème pour l’urée.

Le business du titanium de Firtash est représenté par l’usine de titane et de magnésium (dont le «Group DF » possède 49% du capital) et le business du gaz par l’entreprise «RGK ».

Dmytro Firtash possède la chaîne de TV «Inter, qui fait partie du top-5 des chaînes les plus regardées.

Au Parlement, Firtash influence 6 députés. Depuis 2012, il soutient le parti «Oudar » et Vitali Klitchko.

L’enquête de «Reuters » témoigne que les vrais bénéficaires des entreprises du «Groupe DF » sont les personnages de l’entourage de Vladimir Poutine, président de la Russie,  ce qui est impossible à prouver, car la structure de la propriété privée est fermée. Cependant, des signes économiques directs, à savoir les prix spéciaux du gaz russe et les crédits de la «Gazprombanque » pour les entreprises du groupe sont des preuves directes. Donc, il y a toutes les raisons de croire qu’il s’agit non seulement de tentatives des oligarques de saisir l’État ukrainien, mais surtout, des tentatives de la Russie de saisir l’État ukrainien.

Source

Retour au Menu