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Suisse – Le Conseil fédéral encore ridiculisé :

« Non, on ne va pas envoyer une lettre aux non-vaccinés, il y a une pénurie de papier »

Publié le 30.10.2021

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Après l’échec du bon de 50 francs, Berne renonce à son idée d’envoyer une lettre à toute la population pour l’engager à se faire vacciner. Mais qu’est-ce qu’elle aurait bien pu y mettre ?

Dans les propositions faites le 13 octobre dernier pour booster la vaccination en Suisse, le Conseil fédéral avait annoncé qu’il écrirait une lettre envoyée à toute la population. Il n’en sera rien, révèle «Le Matin Dimanche». Le journal cite un représentant de l’OFSP, qui donne les circonstances de cet abandon: «Outre la pénurie de papier, les détails de réalisation, de production et d’envoi ont également joué un rôle».

Après la proposition du bon de 50 francs versés à des tiers, c’est la deuxième idée lancée avec un bel effet d’annonce, qui finit à la trappe. Le principal problème de cette lettre a été sans doute de la rédiger et de trouver un consensus au Conseil fédéral sur son contenu. Quel ton adopter? Quels arguments? Comment convaincre qu’il faut se faire vacciner après tout ce qui a été dit et répété des dizaines de fois? Comment convaincre «sans forcer, et dans le respect des opinions de chacun», comme a dit le chef de la Santé, Alain Berset, le 13 octobre?

Les paroles s’envolent, les écrits restent

Dans bien des ménages, cette lettre aurait été considérée comme mal venue, comme une preuve de plus de l’intrusion de l’État jusque dans la sphère privée. Les adversaires de la vaccination et du certificatCovid-19 auraient disséqué son contenu à la virgule près. La lettre aurait été fatalement détournée, pastichée, moquée, etc. Les paroles s’envolent, les écrits restent. Autant en rester là.

Tassement de la vaccination

Du point de vue de son efficacité, cette lettre du Gouvernement suisse à sa population n’aurait sans doute pas eu un gros effet. Depuis ce 13 octobre, jour où le Conseil fédéral a annoncé les contours de son offensive de vaccination (en particulier la semaine nationale du 8 au 14 novembre), les nouvelles vaccinations se sont tassées. Ce jour-là, il y avait 4,14% de primo-vaccinés. Deux semaines plus tard, il n’y en avait plus que 2,41%. Aussi, quand on lance une «offensive», dont l’élément principal aura lieu un mois plus tard, c’est donner le signal qu’il n’y a pas urgence.

Le responsable de l’OFSP, cité par «Le Matin Dimanche», ajoute: «La question de savoir si la lettre sera envoyée à une date ultérieure est actuellement en suspens». Quand on en aura fini avec cette pandémie, le Conseil fédéral pourra envoyer une lettre de remerciement à toute la population. Reste à savoir si on en aura fini un jour.

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