La justice suspend le permis de construire d’uns piscine olympique pour les JO de Paris, mais le pass de la honte, elle le valide…Drôle de justice


La justice suspend le permis de construire d’uns piscine olympique pour les JO de Paris, mais le pass de la honte, elle le valide…Drôle de justice

JO Paris 2024 : la justice suspend le permis de construire de la piscine sur les jardins d’Aubervilliers

Publié le 20.9.2021 par Faustine Mauerhan


Un recours avait été déposé par les défenseurs des jardins ouvriers d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Ce lundi, la justice a suspendu le permis de construire qui prévoyait de raser les jardins pour y construire une piscine d’entraînement des JO de Paris-2024.

Occupés pendant trois mois par leurs défenseurs, les jardins d'Aubervilliers avaient été évacués par les forces de l'ordre début septembre.
Occupés pendant trois mois par leurs défenseurs, les jardins d’Aubervilliers avaient été évacués par les forces de l’ordre début septembre. © Maxppp – Olivier Donnars

Grosse surprise ce lundi matin à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Une bonne surprise pour les défenseurs des jardins ouvriers, une très mauvaise pour le comité olympique de Paris-2024 : la justice suspend le permis de construire de la piscine d’entraînement censée remplacer ces terrains potagers centenaires.

La cour administrative d’appel de Paris a en effet, suspendu, ce lundi, le permis de construire d’une piscine destinée à servir de bassin d’entraînement pour les Jeux olympiques de Paris-2024, et qui impliquait la destruction des jardins ouvriers. Dans le détail, le projet implique notamment la destruction de 67 arbres, « alors que le permis de construire n’envisage au titre de la compensation (…) que la replantation de 47 arbres », a ainsi détaillé la cour. « L’exécution de la présente ordonnance, qui suspend le permis de construire litigieux, implique nécessairement, comme le soutiennent à bon droit les requérants, qu’il soit immédiatement mis fin aux travaux déjà entrepris », explique encore l’arrêt de la cour consulté par l’AFP. Il pointe plusieurs vices de légalité notamment envers le code de l’urbanisme. Lors de l’audience, mercredi dernier, le juge s’était montré perplexe sur ce projet d’un montant de 33 millions d’euros, dont environ un tiers doit être financé par la Solideo, la société chargée de livrer les ouvrages pour les JO-2024.

Dans cette requête en référé, déposée le 30 août, les opposants demandaient effectivement de suspendre le permis de construire délivré le 21 juillet dernier pour réaliser ce centre aquatique. Le projet prévoyant d’amputer au total près de 4.000 mètres carrés de jardins. Les requérants ( les deux associations ‘Environnement 93 et ‘MNLE-93′ et trois jardiniers exploitants) estimaient que le permis de construire a été délivré à l’issue d’une procédure illégale et que l’impact du projet sur « la biodiversité » ou « les ressources naturelles du sol » est sous-estimé. 

Une première victoire 

Dans l’urgence donc, c’est une sacrée victoire pour les défenseurs des jardins qui occupaient le site pour empêcher le début des travaux. « On est soulagés, c’est une reconnaissance. Les travaux de terrassement ont commencé ce matin, ils ont dû s’arrêter », déclare Ziad Maalouf, un des trois jardiniers à l’origine de la requête, avec deux associations de défense de l’environnement. « Nous continuons à dénoncer le fait que nous pouvions faire autrement », martèle aussi Jean-Marie Baty, président du MNLE 93 (Mouvement national de lutte pour l’environnement).

« On est heureux, rassurés », réagit Dolorès Mijatovic, membre du collectif de défense des jardins à France Bleu Paris. « Dès qu’on a su, on s’est mis au bord de la palissade, il y avait un tractopelle qui était arrivé pour faire des trous ce matin. On leur a expliqué et ils ont suspendu le chantier. On espère que le jugement qui va venir va complétement annuler le chantier. » Cette décision en référé n’augure en effet pas de la suite de la bataille judiciaire mais donne du temps aux autres procédures. La mairie d’Aubervilliers, porteuse du permis de construire, peut également faire appel de cette décision de la cour administrative. Sur le fond aussi, le projet doit faire l’objet d’une nouvelle audience.

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