Q SCOOP – Le parti communiste chinois a 100 ans : un siècle de meurtres et de tromperies.


Le parti communiste chinois a 100 ans : un siècle de meurtres et de tromperies.

Publié le 1.7.2021 par Nicole Hao


Un convoi de chars de l’Armée populaire de libération passe devant la place Tiananmen de Pékin, le 1er octobre 1999, lors d’un défilé de la fête nationale. (Robyn Beck/AFP via Getty Images)

Note de l’éditeur : Certains des récits contenus dans cet article contiennent des détails de tortures et d’autres formes de traitements dégradants qui peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Fondé en juillet 1921, le Parti communiste chinois (PCC) sème la mort et la destruction dans la population chinoise depuis un siècle.

Armé de l’idéologie marxiste de la « lutte » comme principe directeur, le PCC a lancé des dizaines de mouvements ciblant une longue liste de groupes ennemis : espions, propriétaires terriens, intellectuels, fonctionnaires déloyaux, étudiants pro-démocratie, croyants religieux et minorités ethniques.

À chaque nouvelle campagne, l’objectif supposé du Parti est de créer un « paradis communiste sur terre ». Mais à chaque fois, les résultats sont les mêmes : souffrance et mort en masse. Pendant ce temps, une petite élite de responsables du PCC et leurs familles ont accumulé un pouvoir et une richesse incroyables.

Plus de 70 ans de règne du Parti ont entraîné le meurtre de dizaines de millions de Chinois et la destruction d’une civilisation vieille de 5 000 ans.

Bien que la Chine ait progressé sur le plan économique au cours des dernières décennies, le PCC conserve sa nature de régime marxiste-léniniste, déterminé à consolider son emprise sur la Chine et le monde. Des millions de croyants, de minorités ethniques et de dissidents sont encore violemment réprimés aujourd’hui.

Vous trouverez ci-dessous un résumé de certaines des principales atrocités commises par le PCC, 100 ans après sa création.

Incident de la Ligue anti-bolchévique

Moins de dix ans après la fondation du Parti communiste chinois, Mao Zedong, alors à la tête d’un territoire contrôlé par les communistes dans la province de Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, a lancé une purge politique de ses rivaux, connue sous le nom d’incident de la Ligue anti-bolchévique. Mao accusait ses rivaux de travailler pour la Ligue anti-bolchévique, l’agence de renseignement du Kuomintang, le parti au pouvoir en Chine à l’époque.

Le résultat a été que des milliers de membres de l’Armée rouge et du Parti ont été tués lors de la purge.

La campagne d’un an qui a débuté à l’été 1930 a été la première d’une série de mouvements dirigés par le leader chinois paranoïaque, qui n’ont fait que s’étendre et devenir plus sanglants avec le temps. Le carnage de masse a duré jusqu’à la mort de Mao en 1976.

Bien qu’il n’existe aucun document indiquant le nombre exact de membres du PCC tués pendant cette campagne, l’historien chinois Guo Hua a écrit dans un article de 1999 qu’en un mois, 4 400 des 40 000 membres de l’Armée rouge avaient été tués, dont des dizaines de chefs militaires. En quelques mois, le comité du PCC du sud-ouest du Jiangxi avait tué plus de 1 000 de ses membres non militaires.

À la fin du mouvement, le comité du PCC du Jiangxi a indiqué que 80 à 90 % des responsables du PCC de la région avaient été accusés d’être des espions et exécutés.

Les membres de la famille des hauts responsables ont également été persécutés et tués, selon le rapport. Selon Guo, les méthodes de torture infligées aux membres du PCC consistaient notamment à brûler leur peau, à couper les seins des femmes et à enfoncer des bâtons de bambou sous leurs ongles.

Mao assiste à une conférence relative aux arts et à la littérature à Yan’an en 1942. (Domaine public)

Campagne de rectification de Yan’an

Après être devenu chef du Parti, Mao a lancé la Campagne de rectification de Yan’an – le premier mouvement idéologique de masse du PCC – en 1942. Depuis la base du PCC dans la région montagneuse isolée de Yan’an, dans le nord-ouest de la province de Shaanxi, Mao et ses fidèles ont utilisé la tactique familière consistant à accuser ses rivaux d’être des espions afin de purger les hauts fonctionnaires et les autres membres du Parti.

Au total, environ 10 000 membres du PCC ont été tués.

Pendant la campagne, des personnes ont été torturées et forcées d’avouer qu’elles étaient des espions, écrit Wei Junyi dans un livre publié en 1998.

« Tout le monde est devenu un espion à Yan’an, des collégiens aux élèves de l’école primaire », écrit Wei, qui était alors rédacteur en chef de l’agence de presse publique Xinhua. « Des enfants de douze ans, de onze ans, de dix ans, et même un espion de six ans a été découvert ! ».

Le destin tragique de la famille de Shi Bofu, un peintre local, a été relaté dans le livre de Wei. En 1942, des fonctionnaires du PCC ont soudainement accusé Shi d’être un espion et l’ont placé en détention. Cette nuit-là, la femme de Shi, incapable de faire face à la probable condamnation à mort de son mari, a mis fin à ses jours et à ceux de ses deux jeunes enfants. Quelques heures plus tard, des fonctionnaires ont retrouvé son corps et celui des enfants et ont proclamé publiquement que la femme de Shi avait une « haine profonde » envers le Parti et le peuple et qu’elle méritait donc de mourir.

Un propriétaire terrien chinois est exécuté par un soldat communiste à Fukang, en Chine. (Domaine public)

La réforme agraire

En octobre 1949, le PCC a pris le contrôle de la Chine, et Mao est devenu le premier dirigeant du régime. Quelques mois plus tard, dans le cadre du premier mouvement du régime, appelé Réforme agraire, Mao a mobilisé les paysans les plus pauvres de la nation pour saisir violemment les terres et autres biens de ceux qui étaient considérés comme des propriétaires terriens – dont beaucoup n’étaient que des paysans plus aisés. Des millions de personnes sont mortes.

Mao, en 1949, a été accusé d’être un dictateur et l’a admis.

« Mes chers messieurs, vous avez raison, c’est exactement ce que nous sommes », a-t-il écrit, selon China File, un magazine publié par le Centre des Relations Américano-chinoises de l’Asia Society. Selon Mao, les communistes au pouvoir devaient faire preuve de dictature contre les « chiens de course de l’impérialisme », « la classe des propriétaires terriens et la bureaucratie-bourgeoisie », ainsi que « les réactionnaires et leurs complices », qui étaient associés à l’opposition du PCC, le Kuomintang.

Bien entendu, les communistes décidaient qui pouvait être qualifié de « chien de course », de « réactionnaire » ou même de « propriétaire ».

« Beaucoup de victimes ont été battues à mort et certaines ont été abattues, mais dans de nombreux cas, elles ont d’abord été torturées afin de leur faire révéler leurs actifs- réels ou imaginaires », selon l’historien Frank Dikötter, qui a minutieusement travaillé sur la brutalité de Mao.

Le livre « The Bloody Red Land » (« Le Pays Rouge Sanglant », ndr), paru en 2019, relate l’histoire de Li Man, un propriétaire survivant de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine. Après l’arrivée au pouvoir du PCC, des fonctionnaires ont prétendu que la famille de Li avait caché 1,5 tonne d’or. Mais ce n’était pas vrai, car la famille avait fait faillite des années auparavant à cause de la toxicomanie du père de Li.

N’ayant pas d’or à donner au PCC, Li a presque été torturé à mort.

« Ils m’ont enlevé mes vêtements, m’ont attaché les mains et les pieds à un poteau. Ils ont ensuite attaché une corde autour de mes parties génitales et ont attaché une pierre à mes pieds », a raconté Li. Il a dit qu’ils l’ont ensuite pendu à un arbre. Immédiatement, « du sang a jailli de mon nombril », a déclaré Li.

Li a finalement été sauvé par un fonctionnaire du PCC qui l’a envoyé chez un docteur en médecine chinoise. Même après avoir subi de graves blessures aux organes internes et génitaux, Li s’estime chanceux. Dix autres personnes qui ont été torturées en même temps que lui sont toutes mortes. Au cours des mois suivants, les proches parents et la famille élargie de Li ont été torturés à mort, les uns après les autres.

À cause de sa torture, Li, qui avait 22 ans à l’époque, a perdu sa virilité. Au cours des mouvements ultérieurs du PCC, Li a été torturé à plusieurs reprises, ce qui lui a coûté la vue.

Une famille affamée, date inconnue (Domaine public)

Le Grand Bond en avant

Mao a lancé le Grand Bond en avant en 1958, une campagne de quatre ans qui visait à pousser le pays à augmenter de façon exponentielle sa production d’acier tout en collectivisant l’agriculture. L’objectif, selon le slogan de Mao, était de « dépasser la Grande-Bretagne et de rattraper l’Amérique ».

Les paysans ont reçu l’ordre de construire des fours d’arrière-cour pour fabriquer de l’acier, laissant les terres agricoles à l’abandon. En outre, des fonctionnaires locaux trop zélés, qui craignaient d’être qualifiés de « retardataires », ont fixé des quotas de récolte irréalistes. En conséquence, les paysans n’avaient plus rien à manger après avoir reversé la majeure partie de leurs récoltes sous forme d’impôts.

Il s’ensuivit la pire catastrophe d’origine humaine de l’histoire : la grande famine, au cours de laquelle des dizaines de millions de personnes sont mortes de faim, de 1959 à 1961.

Les paysans affamés se sont tournés vers les animaux sauvages, l’herbe, l’écorce et même la kaolinite, un minéral argileux, pour se nourrir. La faim extrême a également poussé de nombreuses personnes au cannibalisme.

Des cas de personnes ayant mangé les cadavres d’étrangers, d’amis et de membres de leur famille, ainsi que de parents ayant tué leurs enfants pour se nourrir – et vice-versa – ont été enregistrés.

Jasper Becker, qui a écrit un ouvrage sur le Grand Bond en avant, « Hungry Ghosts » (Fantômes affamés), a déclaré que les Chinois étaient contraints, par pur désespoir, de vendre de la chair humaine sur le marché et d’échanger leurs enfants pour ne pas manger les leurs.

Dans 13 provinces, entre 3 000 et 5 000 cas de cannibalisme ont été enregistrés.

Becker note que le cannibalisme en Chine à la fin des années 50 et au début des années 60 a probablement eu lieu « à une échelle sans précédent dans l’histoire du 20e siècle ».

Dans les années 1980, l’historien chinois Yu Xiguang a trouvé des photos d’archives de sa ville natale dans la province de Hunan. Elle montrait apparemment un homme du nom de Liu Jiayuan debout à côté de la tête et des os de son fils d’un an. Liu a finalement été exécuté pour meurtre.

Dans les années 2000, Yu a interrogé les membres survivants de la famille de Liu pour vérifier l’histoire. Il a écrit dans un rapport : « Liu Jiayuan était extrêmement affamé. Il a tué son fils et a cuisiné [la chair] pour en faire un grand repas. Avant de finir son repas, les membres de sa famille ont découvert son crime et l’ont dénoncé à la police. Il a ensuite été arrêté et exécuté. »

Pas moins de 45 millions de personnes sont mortes pendant le Grand Bond en avant, selon l’historien Dikötter, auteur de « Mao’s Great Famine », « La Grand Famine de Mao ».

Des cadres du Parti communiste accrochent une pancarte au cou d’un Chinois pendant la Révolution culturelle en 1966. Les mots sur la pancarte indiquent le nom de l’homme et l’accusent d’être un membre de la « classe noire ». (Domaine public)

La Révolution culturelle

Après l’échec catastrophique du Grand Bond en avant, Mao, sentant qu’il perdait son emprise sur le pouvoir, a lancé la Révolution culturelle en 1966 dans le but d’utiliser la population chinoise pour réaffirmer son contrôle sur le PCC et sur le pays. Créant un culte de la personnalité, Mao visait à « écraser les personnes qui empruntaient la voie capitaliste » et à renforcer ses propres idéologies.

Au cours des dix années de chaos de la Révolution culturelle, des millions de personnes ont été tuées ou poussées au suicide dans des violences sanctionnées par l’État, tandis que de jeunes idéologues zélés, les tristement célèbres Gardes rouges, parcouraient le pays en détruisant et en dénigrant les traditions et le patrimoine chinois.

Le Parti encourageait les gens de tous les milieux à dénoncer les collègues, les voisins, les amis et même les membres de la famille qui étaient des « contre-révolutionnaires », c’est-à-dire toute personne ayant des pensées ou des comportements politiquement incorrects.

Les victimes, qui comprenaient des intellectuels, des artistes, des fonctionnaires du PCC et d’autres personnes considérées comme des « ennemis de classe », étaient soumises à une humiliation rituelle lors de « séances de lutte » – des réunions publiques au cours desquelles les victimes étaient forcées d’admettre leurs prétendus crimes et de subir des violences physiques et verbales de la part de la foule, avant d’être arrêtées, torturées et envoyées à la campagne pour des travaux forcés.

La culture et les traditions chinoises ont été la cible directe de la campagne de Mao visant à exterminer les « quatre vieilleries »: les vieilles coutumes, la vieille culture, les vieilles habitudes et les vieilles idées. En conséquence, d’innombrables trésors culturels, temples, bâtiments historiques, statues et livres ont été détruits.

Zhang Zhixin, un membre d’élite du PCC qui travaillait dans le gouvernement provincial du Liaoning, a été l’une des victimes de cette campagne. Selon un récit rapporté par les médias chinois après la Révolution culturelle, un collègue a dénoncé Zhang en 1968 après qu’elle a fait remarquer à ce collègue qu’elle ne comprenait pas certaines des actions du PCC. La jeune femme de 38 ans a alors été placée en détention dans un centre local de formation des cadres du Parti, où étaient détenus plus de 30 000 membres du personnel du gouvernement provincial.

Pendant sa détention, elle a refusé d’admettre avoir fait quoi que ce soit de mal et a défendu ses opinions politiques. Elle était fermement loyale au Parti, mais n’était pas d’accord avec certaines des politiques de Mao. Elle a été envoyée en prison.

Là-bas, Zhang a horriblement souffert car les fonctionnaires ont essayé de la forcer à renoncer à ses opinions. Les gardiens de prison utilisaient du fil de fer pour lui maintenir la bouche ouverte, puis y enfonçaient une serpillière sale. Ils lui ont menotté les mains dans le dos et ont suspendu un bloc de fer d’environ 20 kg à ses chaînes. Les responsables provinciaux du PCC lui ont même arraché tous ses cheveux, et les gardiens s’arrangeaient souvent pour que des prisonniers masculins la violent collectivement.

Zhang a tenté de se suicider mais a échoué, ce qui a poussé les responsables de la prison à renforcer leur contrôle. Son mari a également été contraint de divorcer. Au début de 1975, Zhang a sombré dans la folie. En avril de la même année, elle a été exécutée par un peloton d’exécution. Avant de la fusiller, les gardiens de prison lui ont coupé la trachée pour la faire taire. Elle est morte à l’âge de 45 ans.

Pendant la détention de Zhang, son mari et ses deux jeunes enfants ont été contraints de renoncer à leur relation avec elle. En apprenant sa mort, ils n’ont même pas osé pleurer, de peur d’être entendus par des voisins qui pourraient les dénoncer pour leur ressentiment envers le Parti.

Ce mouvement désastreux a pris fin en octobre 1976, moins d’un mois après la mort de Mao.

L’héritage de la Révolution culturelle va bien au-delà des vies détruites, selon Dikötter.

« Ce n’est pas tant la mort qui a caractérisé la Révolution culturelle, c’était le traumatisme », a-t-il déclaré à NPR en 2016.

« C’était la manière dont les gens étaient dressés les uns contre les autres, étaient obligés de dénoncer des membres de leur famille, des collègues, des amis. Il s’agissait de la perte, de la perte de confiance, de la perte de l’amitié, de la perte de la foi dans les autres êtres humains, de la perte de la prévisibilité dans les relations sociales. Et c’est vraiment la marque que la Révolution culturelle a laissée derrière elle. »

La politique de l’enfant unique

En 1979, le régime a lancé la « politique de l’enfant unique », qui n’autorisait aux couples mariés de n’avoir qu’un seul enfant, dans le cadre d’une campagne visant ostensiblement à augmenter le niveau de vie en freinant la croissance démographique. Cette politique a entraîné de nombreux avortements forcés, stérilisations forcées et infanticides. Selon les données du ministère chinois de la Santé citées par les médias d’État chinois, 336 millions de fœtus ont été avortés entre 1971 et 2013.

Xia Runying, une villageoise de la province du Jiangxi qui a subi une stérilisation forcée, a écrit dans une lettre publique en 2013 que sa famille a demandé de reporter l’opération en raison de sa mauvaise santé. Le fonctionnaire local a cependant déclaré qu’ils feraient l’opération même si elle devait être attachée avec des cordes.

Elle a commencé à uriner du sang et à avoir des maux de tête et d’estomac après l’opération. Plus tard, elle a été obligée d’arrêter de travailler.

Le régime a mis fin à la politique de l’enfant unique en 2013, autorisant deux enfants. Le 31 mai, il a annoncé que les familles pouvaient avoir trois enfants.

Une jeune fille blessée lors des affrontements entre l’armée et les étudiants le 4 juin 1989, près de la place Tiananmen, est transportée sur un chariot. (MANUEL CENETA/AFP/Getty Images)

Le massacre de la place Tiananmen

Ce qui a commencé comme un rassemblement d’étudiants pour pleurer la mort de l’ancien dirigeant chinois réformateur Hu Yaobang en avril 1989 s’est transformé en la plus grande manifestation que le régime ait jamais connue. Les étudiants des universités qui se sont rassemblés sur la place Tiananmen à Pékin ont demandé au PCC de contrôler la forte inflation, de mettre un frein à la corruption des fonctionnaires, d’assumer la responsabilité de ses fautes passées et de soutenir une presse libre et des idées démocratiques.

En mai, des étudiants de toute la Chine et des habitants de Pékin de tous horizons se sont joints à la manifestation. Des manifestations similaires ont vu le jour dans tout le pays.

Les dirigeants du PCC n’ont pas accédé aux demandes des étudiants.

Au lieu de cela, le régime a ordonné à l’armée de réprimer la manifestation. Dans la soirée du 3 juin, des chars sont entrés dans la ville et ont encerclé la place. Des dizaines de manifestants non armés ont été tués ou mutilés après avoir été écrasés par les chars ou abattus par les soldats qui tiraient sans discernement sur la foule. On estime que des milliers de personnes sont mortes.

Lily Zhang, qui était infirmière en chef dans un hôpital de Pékin situé à 15 minutes de marche de la place, a raconté à Epoch Times le bain de sang de cette nuit-là. Elle s’est réveillée au son des coups de feu et s’est précipitée à l’hôpital le matin du 4 juin après avoir entendu parler du massacre.

Elle a été horrifiée lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital et s’est retrouvée devant une scène « semblable à une zone de guerre ». Une autre infirmière, en sanglots, lui a dit que la mare de sang des manifestants blessés « formait une rivière à l’hôpital ».

À l’hôpital de Zhang, au moins 18 personnes étaient mortes avant d’être transportées dans l’établissement.

Les soldats ont utilisé des balles « dum-dum », qui se dilataient dans le corps des victimes et leur infligeaient des dommages irréversibles, a expliqué Mme Zhang. Nombre des victimes ont été gravement blessées et saignaient si abondamment qu’il était « impossible de les ranimer ».

À la porte de l’hôpital, un journaliste du quotidien d’État China Sports Daily, grièvement blessé, a déclaré aux deux soignants qui le portaient qu’il « n’imaginait pas que le Parti communiste chinois puisse vraiment ouvrir le feu ».

Ses derniers mots ont été : « Tirer sur des étudiants et des gens du peuple non armés, quel genre de parti au pouvoir est-ce là ? », s’est souvenu Zhang.

Un mois avant le massacre de juin 1989, le dirigeant chinois de l’époque, Deng Xiaoping, qui a ordonné cette répression sanglante, aurait déclaré dans un câble du gouvernement britannique que « deux cents morts pourraient apporter vingt ans de paix à la Chine ».

À ce jour, le régime a refusé de révéler le nombre de personnes tuées dans le massacre ou leurs noms, et censure fortement les informations sur l’incident.

Deux policiers en civil arrêtent un pratiquant de Falun Gong sur la place Tiananmen à Pékin, le 31 décembre 2000. (Minghui.org)

La persécution du Falun Gong

Une décennie plus tard, le régime a décidé de mener une nouvelle répression sanglante.

Le 20 juillet 1999, les autorités ont lancé une vaste campagne visant les quelque 70 à 100 millions de pratiquants du Falun Gong, une pratique spirituelle qui comprend des exercices de méditation et des enseignements moraux centrés sur les valeurs de vérité, de compassion et de tolérance.

Selon le Falun Dafa Information Center, un site web d’informations sur le Falun Gong, des millions de pratiquants ont été licenciés de leur emploi, expulsés de l’école, emprisonnés, torturés ou simplement tués parce qu’ils refusaient d’abandonner leur croyance.

En 2019, un tribunal populaire indépendant de Londres a confirmé que le régime avait procédé à des prélèvements forcés d’organes « à une échelle significative » et que les pratiquants de Falun Gong emprisonnés en étaient « probablement la principale source. »

He Lifang, un pratiquant de Falun Gong de 45 ans originaire de Qingdao, une ville de la province de Shandong, est mort après avoir été détenu pendant deux mois. Ses proches ont déclaré qu’il avait des incisions sur la poitrine et le dos. Son visage semblait montrer qu’il avait souffert et il avait des blessures sur tout le corps, selon Minghui.org, un site Internet qui sert de centre d’échange d’informations sur la persécution du Falun Gong.

Suppression des minorités religieuses et ethniques

Pour maintenir son pouvoir, le régime du PCC a fait venir un grand nombre de personnes de l’ethnie Han (l’ethnie majoritaire en Chine) au Tibet, au Xinjiang et en Mongolie intérieure, où les groupes ethniques vivent avec leurs propres cultures et langues. Le régime a forcé les écoles locales à utiliser le chinois mandarin comme langue officielle.

En 2008, les Tibétains ont manifesté pour exprimer leur colère face au contrôle exercé par le régime. En réponse, le régime a déployé la police. Des centaines de Tibétains ont été tués.

Depuis 2009, plus de 150 Tibétains se sont immolés, dans l’espoir que leur mort mette un terme à l’étroit contrôle exercé par le régime au Tibet.

Au Xinjiang, les autorités du régime ont été accusées de commettre un génocide contre les Ouïghours et d’autres minorités ethniques, notamment en détenant un million de personnes dans des camps secrets de « rééducation politique ».

L’année dernière, le régime de Pékin a mis en place une nouvelle politique rendant obligatoire l’enseignement unique du mandarin dans certaines écoles de Mongolie intérieure. Lorsque les parents et les élèves ont protesté, ils ont été menacés d’arrestation, de détention et de perte d’emploi.

Le régime utilise également un système de surveillance pour contrôler les groupes ethniques. Des caméras de surveillance ont été installées dans les monastères tibétains, et des données biométriques sont collectées au Xinjiang.

Eva Fu, Jack Phillips, Leo Timm et Cathy He ont contribué à ce rapport.


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