Q SCOOP – Quand Facebook décide de rejoindre les complotistes??


Quand Facebook décide de rejoindre les complotistes ??

Publié le 30.5.2021


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En faisant volte-face sur l’origine de la Covid-19, «Facebook baisse les armes»

Facebook n’interdit plus les publications suggérant que la Covid-19


En faisant volte-face sur l’origine de la Covid-19, «Facebook baisse les armes»

La Covid-19 a-t-il été créé en laboratoire ? Une question qui pourra de nouveau être posée sur Facebook. Cette théorie, rejetée par la communauté scientifique, était jusqu’alors bannie du réseau social. Mais depuis que le président américain Joe Biden a chargé les services de renseignement d’enquêter sur le sujet, Facebook fait machine arrière… Anthony Bem, avocat spécialiste du numérique, revient sur ce revirement du réseau social.


Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG de Facebook. (Photo : JOSH EDELSON/AFP via Getty Images)
Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG de Facebook. (Photo : JOSH EDELSON/AFP via Getty Images)

Le 26 mai 2020, Facebook a autorisé ses milliards d’utilisateurs à discuter de la (forte) possibilité que le Covid-19 se soit échappé d’un laboratoire de virologie de Wuhan, et mis fin à plus d’une année de blocage initialement justifié par le besoin de préserver la communauté des utilisateurs des « fausses informations. » C’est ce même besoin qui a également fait interdire les discussions sur les masques, les vaccins ou les fraudes possibles lors des élections américaines de 2020.

De deux choses l’une, donc : soit Facebook est devenu ce 26 mai le plus grand réseau conspirationniste au monde, puisqu’il permet la transmission de « fausses informations », soit il s’est donné pendant plus d’un an, et à tort, le droit d’interdire au monde entier l’accès à des informations utiles sur la responsabilité du régime chinois dans la pandémie.

C’est malheureusement la seconde hypothèse qui tient, et qui illustre à quel point les géants de la « big tech », soit pour promouvoir leur propre vision du monde, soit parce qu’ils subissent des influences cachées et peu avouables, se sont progressivement arrogés le rôle de censeurs surpuissants, de constructeurs de vérités. En 2020, la vérité à suivre était que le Covid-19 est une zoonose liée à la perte par les chauve-souris de leur habitat naturel. Les autres options, même solides, n’avaient pas droit de cité.

Comme souvent, le point de départ de ce qui est devenu une dérive proprement totalitaire est pourtant sain et responsable : les réseaux sociaux servant d’accélérateur et de caisse de résonance aux opinions, ils portent en eux aussi bien le pouvoir positif de souder des communautés et de créer du lien entre humains, que celui de favoriser les bouffées haineuses, d’attiser les violences et l’extrémisme. On peut donc difficilement ne pas accepter que, dans une approche éthique, ces plateformes affichent des critères du « bien » pour refréner et empêcher les manifestations de violence ou l’intolérance vis-à-vis de cultures et modes de pensée différents.

Mais Facebook, Twitter et YouTube ont depuis largement franchi la ligne rouge en se donnant le pouvoir d’être aussi juges du  « vrai » et du « bon », cette fois sous prétexte de favoriser les approches dites scientifiques et les messages de « l’autorité. » Ce faisant, ces réseaux ont piétiné leur charte constitutive qui, dans le cas de Youtube est de “donner la parole à tous” et pour Twitter d’être le réseau de « la libre expression. » Les voix dissonantes ont été censurées.

Le 26 mai, en faisant marche arrière sur son interdiction de discuter l’hypothèse d’une fuite d’un laboratoire de virologie pour Covid-19, Facebook a donc fait du bout des lèvres un aveu de culpabilité qui mériterait de le mener devant les tribunaux. Cet aveu est presque forcé puisque la communauté scientifique, timide en 2020, affiche maintenant de façon de plus en plus ouverte ses soupçons sur les dissimulations du régime chinois et sur les étranges petits fragments d’ADN qui se promènent dans le génome du Covid-19 (et n’existent dans aucun autre coronavirus.) Combien différente aurait été l’année 2020 si ceci avait pu être débattu plus tôt !

D’un autre côté, on peut bien sûr être choqué par les théories irrationnelles qui ont circulé et circulent encore sur l’origine du virus, dont la fabrication par l’Institut Pasteur serait « prouvée » par un brevet qui n’a en réalité aucun lien avec le Covid-19, ou sur les nanoparticules supposément ajoutées aux vaccins pour contrôler le cerveau humain. Mais la censure par les plateformes ne dissout pas l’irrationalité, elle la conforte au contraire en alimentant le sentiment que les « puissants » mentent et contrôlent tout. Cette conception est si ancrée dans une partie de la population que les messages d’opposition aux discours officiels passent, par facilité plus que par réflexion, pour des vérités probables.

Dans cette situation où le faux et l’absurde prospèrent, chacun oublie peut-être la puissance de l’ignorance : elle est chez les « complotistes » qui acceptent sans filtre tout ce qui s’oppose au discours dominant ; elle est chez les scientifiques qui se croient « sachants » malgré leurs erreurs répétées ; et elle est dans les plateformes de réseaux sociaux qui font de leur vision du monde, nourrie par la technologie, une « vérité » quasi-religieuse les autorisant à bannir toute autre.

Pourtant, puisque tous nous vivons dans un monde trop complexe pour des explications schématiques, que tous nous sommes sujets à l’erreur et au biais, quelle autre solution que de laisser les divergences s’exprimer pour, à travers leur analyse, tenter de progresser ? Facebook, Twitter, Youtube gagneraient à réaliser qu’on ne peut censurer le faux que lorsqu’on sait garantir la vérité. Ce qui n’est réellement possible que dans très peu de domaines.

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Facebook n’interdit plus les publications suggérant que la Covid-19 pourrait être d’origine humaine

Un panneau numérique géant est vu sur le campus du siège social de Facebook à Menlo Park, en Californie, le 23 octobre 2019. (Josh Edelson/AFP via Getty Images)

Un panneau numérique géant est vu sur le campus du siège social de Facebook à Menlo Park, en Californie, le 23 octobre 2019. (Josh Edelson/AFP via Getty Images)

Facebook a annoncé mercredi que les posts avançant l’hypothèse que le Covid-19 pourrait être fabriqué par l’homme ne seront plus interdits sur la plateforme.

« À la lumière des enquêtes en cours sur l’origine du Covid-19 et en consultation avec des experts en santé publique, nous ne supprimerons plus de nos applications l’affirmation selon laquelle le Covid-19 aurait été fabriqué par l’homme », a déclaré un porte-parole de Facebook à Politico.

« Nous continuons à travailler avec des experts de la santé pour suivre l’évolution de la nature de la pandémie et mettons régulièrement à jour nos politiques à mesure que de nouveaux faits et tendances apparaissent », a ajouté le porte-parole.

En février, la société de médias sociaux a annoncé dans un post qu’elle supprimerait les publications contenant ce qu’elle appelle de fausses informations sur le Covid-19, la maladie causée par le virus du PCC (virus du Parti communiste chinois), notamment que le Covid-19 est d’origine humaine et que les vaccins pourraient être dangereux.

Facebook a déclaré à l’époque qu’il supprimerait les comptes, pages et groupes qui partagent ces affirmations de manière répétée.

Cette décision intervient après que le Dr Anthony Fauci, expert en maladies infectieuses, a admis qu’il n’est désormais « pas convaincu » que le Covid-19 se soit développé naturellement, et a appelé à une enquête plus approfondie sur les origines du virus.

Le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, prend la parole lors d’une audience de la Commission sénatoriale de la santé, de l’éducation, du travail et des pensions pour discuter de la réponse fédérale actuelle au Covid-19 à Washington le 11 mai 2021. (Greg Nash-Pool/Getty Images)

Les premiers rapports sur une épidémie du virus du PCC sont apparus dans la ville centrale chinoise de Wuhan fin 2019, lorsqu’un groupe de cas a été signalé par les médias contrôlés par l’État comme étant lié à un marché humide local. Plus d’un an plus tard, les origines du virus restent inconnues, bien que la possibilité que le virus ait fui d’un laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) en Chine soit désormais plus largement reconnue.

Depuis l’aveu de M. Fauci, le président Joe Biden a ordonné à la communauté du renseignement des États-Unis d’intensifier ses efforts pour enquêter sur les origines du virus.

« Après mon entrée en fonction, en mars, j’ai demandé à mon conseiller à la sécurité nationale de demander à la communauté du renseignement de préparer un rapport sur son analyse la plus récente des origines du Covid-19, notamment pour savoir s’il est apparu à la suite d’un contact humain avec un animal infecté ou d’un accident de laboratoire », a déclaré M. Biden, ajoutant qu’il souhaitait que la communauté du renseignement « redouble » d’efforts pour enquêter sur les origines du virus.

« À ce jour, la communauté du renseignement américaine s’est ‘coalisée autour de deux scénarios probables’ mais n’est pas parvenue à une conclusion définitive sur cette question », a ajouté le président. « Voici leur position actuelle : ‘alors que deux éléments de la communauté du renseignement penchent pour le premier scénario et un autre pour le second – chacun avec une confiance faible ou modérée – la majorité des éléments ne pense pas qu’il y ait suffisamment d’informations pour évaluer l’un comme étant plus probable que l’autre.’ »

Le Wall Street Journal a rapporté le 23 mai que trois chercheurs du WIV ont été hospitalisés en novembre 2019 avec des symptômes correspondant à la grippe saisonnière et au Covid-19. Le journal a cité des sources anonymes du gouvernement américain familières avec un rapport des services de renseignement américains non divulgué auparavant.

Interrogée à ce sujet le 24 mai, la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a déclaré que l’administration Biden avait « demandé à plusieurs reprises que l’OMS soutienne une évaluation des origines de la pandémie menée par des experts, sans interférence ni politisation ».

« Maintenant, il y a des résultats de la phase 1 qui sont arrivés. Nous n’avons pas eu – pendant cette première phase de l’enquête, il n’y a pas eu d’accès aux données, il n’y a pas eu d’informations fournies. Et maintenant, nous espérons que l’OMS pourra passer à une deuxième phase d’enquête plus transparente et indépendante », a déclaré Mme Psaki.

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