Q SCOOP – Huffington post, le torchon que détient Anne Sinclair Cabaliste.

Euuhh !! Le Huffington post, ce torchon que détient Anne Sinclair, l’ex de DSK et qui parle de sa fatrie (la Cabale) .. Y aurait il un malaise ??


« La mort de la juge Ruth Bader Ginsburg m’a poussée à rejoindre le Temple satanique » – BLOG

Jamie Smith Contributrice, 25/09/2020 19:37 CEST | Actualisé 25/09/2020 19:37 CEST

Cette contribution est la traduction d’un témoignage paru sur Le HuffPost Etats-Unis. Dans un contexte politique extrêmement tendu en marge de l’élection présidentielle américaine, la mort de la juge progressiste de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg a suscité une immense émotion ainsi que des réactions surprenantes. Ce blog en fait partie, devenant même un sujet de débats sur les réseaux sociaux dans une campagne présidentielle dont les deux camps se revendiquent du combat du “bien contre le mal”. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre ce témoignage à votre disposition.

La Rédaction du HuffPost France


BLOG – J’ai la quarantaine, je suis avocate et mère de famille, j’habite un quartier tranquille, je vis dans une maison avec un jardin et un garage rempli de trottinettes et de ballons de foot. J’emmène souvent mes enfants manger des glaces et je passe mes week-ends à faire de la randonnée dans un parc national. Je ne suis pas le genre de personne qui aurait l’idée de devenir sataniste en temps normal. Mais la période actuelle n’est pas normale.

Comme tant d’autres Américaines, lorsque j’ai appris le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg, ma première réaction n’a pas été le chagrin mais la peur. Je crains le risque grandissant d’une théocratie ou d’une dictature aux Etats-Unis, et que les garde-fous censés empêcher cette évolution ne soient à jamais affaiblis. 

Quand Mme Ginsburg est morte, j’ai su qu’il fallait une réaction d’une ampleur inédite. Notre démocratie est devenue si fragile que la perte de l’un des derniers bastions du sens commun et de la décence au sein du gouvernement, moins de deux mois avant une élection cruciale, a mis nos droits civiques et génésiques en péril. Je me suis donc tournée vers le Satanisme. 

Les membres du Temple satanique ne croient pas au surnaturel ni aux superstitions. Tout comme certains Unitariens et certains Juifs ne croient pas en Dieu, les membres de ce temple n’adorent pas Satan, et la plupart sont athées. Ils ne sont en aucune façon affiliés à l’Église de Satan. En revanche, le Temple satanique utilise le diable comme symbole de rébellion. 

Comme d’autres fois religieuses, le Temple satanique s’appuie sur un dogme qui guide ses membres au quotidien. Sept préceptes fondamentaux stipulent entre autres que “chacun doit s’efforcer d’agir avec compassion et empathie envers toutes les créatures, conformément à ce que dicte la raison”, que “le combat pour la justice, toujours d’actualité, doit prévaloir sur les lois et les institutions” et que “notre corps est inviolable, et n’est soumis qu’à notre propre volonté.” 

En lisant ces sept préceptes, j’ai été frappée de constater à quel point ils étaient proches du code de conduite implicite que je m’efforçais de suivre dans ma propre vie depuis des années. J’ai réalisé avec joie que je me retrouvais dans cette communauté et que j’étais déjà sataniste depuis longtemps sans le savoir. Quand la mort de la juge Ginsburg a soudain rendu plus urgent de combattre les menaces envers les droits génésiques et de lutter pour un gouvernement libéré des interférences religieuses, j’ai senti qu’il était temps de rejoindre ce mouvement et de le soutenir sur le plan conceptuel et légal. 

Avant même le décès de Ruth Bader Ginsburg, la Cour Suprême était réticente à protéger de façon adéquate le droit des femmes à choisir ou non d’avoir des enfants et à conserver le contrôle de leur corps. La cour se refusait à assurer la séparation de l’Église et de l’État. Maintenant que Mme Ginsburg n’est plus là pour faire entendre la voix de la raison – et voter en conséquence – la jurisprudence garantissant le droit à l’avortement risque d’être cassée, non pas sur la base d’arguments juridiques ou d’un raisonnement scientifique, mais à cause d’objections religieuses à une procédure sans risques pour la santé et nécessaire aux femmes qui y ont recours après avoir consulté leur médecin. La magistrate qui succèdera à Mme Ginsburg sera sans aucun doute farouchement opposée à la liberté de choix. L’une des principales remplaçantes potentielles est d’ailleurs membre d’une secte qui utilisait le terme “handmaid” pour faire référence à certaines femmes avant que la popularité de la série The Handmaid’s Tale ne donne au mot des connotations négatives (The Handmaid’s Tale est l’adaptation du roman éponyme de Margaret Atwood, dans lequel les “handmaids” ou “servantes écarlates” sont des esclaves destinées à la procréation, Ndt)

J’ai réalisé avec joie que je me retrouvais dans cette communauté et que j’étais déjà sataniste depuis longtemps sans le savoir.

Durant les heures qui ont suivi le décès de Mme Ginsburg, je me suis demandé ce que l’avenir réservait à mes filles. La possibilité pour elles de vivre dans un pays où les croyances religieuses d’autrui n’auraient aucun poids face à leur droit à disposer de leur propre corps était soudain menacée. Les moyens traditionnels de garantir l’accès à un avortement légal et sans danger semblaient cruellement inaptes à protéger les droits que les femmes de la génération de nos parents a obtenus après une lutte opiniâtre. 

Presque aussitôt, j’ai puisé de la force dans les efforts du Temple satanique qui se sert des arguments religieux pour en faire pression afin que la liberté religieuse de ses membres soit respectée à l’égal de celles des fidèles des courants chrétiens dominants. Et il ne s’agit pas seulement de théorie. Le Temple a lancé des campagnes et intenté des poursuites pour obliger le gouvernement à céder en diverses matières,depuis les exemptions légales accordées à certains employeurs qui refusent d’étendre l’assurance santé de leurs employées jusqu’à la possibilité d’afficher des symboles religieux dans les bâtiments officiels ou d’autoriser les clubs religieux dans les établissements scolairespubliques, en passant par le remboursement de leur contraception. En pointant du doigt les cas où le gouvernement a privilégié la rhétorique chrétienne – et en menant des actions en justice pour y mettre un terme – le Temple satanique transforme ses croyances en actes et démontre ce qu’implique le combat pour la liberté. 

Le Temple espère comparaître devant la Cour suprême dans le cadre d’une affaire remettant en question une loi du Missouri relative à l’avortement, qui contraint les femmes souhaitant mettre un terme à leur grossesse à recevoir d’abord des documents affirmant que l’avortement ôte la vie à une personne à part entière. Le Temple estime que ces documents violent les croyances religieuses profondes d’une de ses membres concernant le droit à disposer de son corps et à faire un choix personnel sur une base scientifique raisonnable. L’argument dont se sert le Temple est le même que celuireconnu, malgré l’opposition de la juge Ginsburg, par laCour suprême dans l’affaire Hobby Lobby (cette chaîne de magasins américaine refusait, pour motifs religieux, d’inclure le remboursement de la contraception des employées dans leur assurance santé, et a obtenu gain de cause, faisant ainsi jurisprudence, Ndt): nul ne peut être forcé à appliquer une loi qui viole ses croyances religieuses profondes. Si un Chrétien n’y est pas obligé du fait de sa religion, un Sataniste ne doit pas l’être non plus. C’est une question d’égalité devant la loi. 

C’est à ce genre d’organisation que je veux confier la défense de mes droits et ceux de mes filles. Même si je soutiens aussi des groupes plus consensuels comme l’American Civil Liberties Union ou Americans United for Church and State, mes recherches ont montré que le Temple satanique est réellement en adéquation avec mes principes en ce qui concerne la protection des droits garantis par le premier amendement, et la nécessité de s’opposer aux lois fondées sur une doctrine religieuse, et qu’il est prêt à employer des stratégies radicales, créatives et néanmoins légalement recevables pour faire valoir son point de vue.

Tous ceux qui reconnaissent le droit des femmes à disposer de leur corps devraient se préoccuper des tentatives d’utiliser la religion comme prétexte pour restreindre ce droit

J’ai pu devenir mère quand je l’ai voulu et dans les conditions que je souhaitais. Tout au long de ma grossesse, j’ai eu accès à des informations scientifiques exactes et la possibilité de faire choix éclairés grâce aux conseils de mon médecin. Même si je n’ai jamais avorté, je veux que mes filles disposent des mêmes opportunités que moi. Je suis loin d’être sûre que ces droits existeront encore dans dix ans, lorsqu’elles seront peut-être en train de décider quand, comment ou même si elles vont fonder leur propre famille. 

Il existe un vrai risque pour que la Cour Suprême tombe, pour une ou plusieurs générations, aux mains de juges nommés pour leurs croyances religieuses plutôt que pour leur compréhension profonde de la constitution ou leur désir de voir la justice rendue de façon impartiale. Pour cette raison, j’estime que le Temple satanique – et le dévouement de ses membres, qui luttent pour une véritable liberté – représente notre meilleur, notre dernier rempart contre les législateurs anti-avortement qui cherchent à affirmer leur pouvoir sur le corps des femmes et à nous priver du droit de choisir. Nous avons besoin de penseurs créatifs et résolus prêts à se battre pour ce en quoi ils croient et à entreprendre des actions concrètes afin d’y parvenir, et le Temple satanique regorge de ce genre de personnes. Je suis fière de compter à présent parmi elles.

Tous ceux qui reconnaissent le droit des femmes à disposer de leur corps devraient se préoccuper des tentatives d’utiliser la religion comme prétexte pour restreindre ce droit. Nous devons faire preuve de créativité pour faire face aux défis qui s’annoncent et à ceux auxquels nous sommes déjà confrontés. Le Temple satanique le fait déjà. Je suis convaincue d’avoir rejoint une communauté de gens qui feront l’impossible pour sauvegarder les droits de mes filles, et de nous tous, quand ils seront en danger. 

Ce blog, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Iris Le Guinio pour Fast ForWord.


Source 1: Huffingtonpost

Source 2: Huffing- a propos de nous