Q SCOOP – La tension monte en Bulgarie en raison de l’impasse au Parlement

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La tension monte en Bulgarie en raison de l’impasse au Parlement


Svetoslav Todorov Publié le 02.09.2020

Affrontements entre la police et les manifestants devant le bâtiment du Parlement à Sofia, Bulgarie, le 2 septembre 2020. EPA-EFE/Borislav Troshev

La capitale de la Bulgarie, Sofia, a connu mercredi l’une des journées de protestation les plus vives depuis le début de la vague de manifestations antigouvernementales, qui dure depuis 56 jours.

La manifestation de mercredi a coïncidé avec une session du Parlement consacrée au débat sur les amendements à la constitution proposés par le parti de centre-droit GERB du Premier ministre Boyko Borissov – et largement considérés comme un moyen pour son cabinet de prolonger sa vie jusqu’en mars 2021, date des prochaines élections.

Bien qu’il soit à l’origine de ces changements, Borissov ne se serait jamais présenté au Parlement mercredi. La réunion n’est pas encore terminée et on ne sait pas encore comment le processus va évoluer d’ici la fin de la journée.

Le nouveau projet de constitution, que de nombreuses voix de l’opposition et des experts en droit considèrent comme profondément problématique, n’a suscité que peu de soutien en dehors du cercle de Borissov au cours des derniers jours de discussions internes aux partis.

Le président Rumen Radev, qui est en conflit quasi permanent avec le premier ministre Borissov et le procureur général Ivan Geshev, et qui voit clairement dans les événements actuels un moyen d’accroître sa propre pertinence, a ouvert le débat, attaquant à nouveau le gouvernement actuel.

Radev a souligné sa prétendue inutilité. « Ce que dit ou ne dit pas Borissov n’a plus d’importance », a déclaré M. Radev alors que les membres du GERB quittaient la salle pour protester contre le président. « Le vrai parlement est dans la rue », a ajouté M. Radev, notant que l’image du pays avait été ternie dans les médias occidentaux en raison de la réticence du gouvernement à démissionner. « La seule issue est la voie pacifique », a-t-il poursuivi.

Le Mouvement pour les droits et les libertés, DPS, qui a refusé de soutenir les changements constitutionnels, a au contraire exigé la démission non seulement du cabinet mais aussi du président.

Les manifestations ont attiré de grandes foules tôt mercredi et certains manifestants se sont rapidement mis en conflit avec la police. Le ministère de l’Intérieur a fait état de huit arrestations.

La police a renforcé sa présence dans le centre de Sofia avec des agents qui empêchent les gens d’entrer dans la zone pour se joindre à l’action. La police a également utilisé un spray chaud contre les manifestants et deux ambulances sont arrivées pour soigner les manifestants et les policiers touchés par le spray.

Une journaliste de bTV, Kanna Rachev, était parmi ceux qui ont été pulvérisés. Le journaliste de la télévision nationale bulgare, Nikolai Minkov, a été hospitalisé après s’être évanoui sur place.

L’audition a eu lieu dans le bâtiment de l’ancien parti communiste, entre le Conseil ministériel et la Présidence, où, ironiquement, les protestations commencent tous les jours.

Le 2 septembre a marqué le 56e jour consécutif des manifestations, la plus grande vague de protestation dans le pays depuis 2013-2014.


Source : Balkaninsight